En août 2024, le film a été diffusé lors de la Mostra de Venise, et l’interprétation d’Angelina Jolie a été très bien accueillie.
Un visage aux traits ovales, un eye-liner tracé à la perfection et un chignon majestueux. Si l’opéra devait être personnifié, il pourrait s’incarner en Maria Callas. Cette diva grecque a envoûté des générations de passionnés de musique et reste une source d’admiration grâce à sa maîtrise vocale exceptionnelle et à ses dons pour la scène. Il n’est donc pas surprenant que Maria Callas inspire les cinéastes qui lui dédient de nombreuses productions. Aujourd’hui, c’est Angelina Jolie qui prête ses traits à cette icône de l’opéra à travers le film dirigé par Pablo Larraín. Après avoir été présenté à la Mostra de Venise en septembre, le film intitulé Maria sortira en salles ce mercredi 5 février.
Après avoir traité des figures célèbres telles que Diana Spencer et Jackie Kennedy, le réalisateur chilien s’intéresse à Maria Kalogeropoulos. Avec ce biopic révélateur, il complète une trilogie dédiée aux « femmes qui ont marqué le XXe siècle ». Le film explore les derniers jours de vie de cette artiste qui a su transcender les limites d’un art souvent perçu comme élitiste.
Isolée dans son appartement du XVIe arrondissement de Paris, Maria Callas, alors âgée de 53 ans, a quitté la scène et ne chante plus. Elle vit recluse, avec pour seule compagnie son fidèle majordome (interprété par Pierfrancesco Favino) et sa gouvernante (jouée par Alba Rohrwacher). La cantatrice erre dans les rues de Paris, en quête de sa voix perdue et de sa vie d’antan.
Maria et Angelina, une symbiose parfaite
Dans l’univers des biographies cinématographiques, les attentes sont souvent élevées, surtout de la part des admirateurs désireux de voir qui portera à l’écran leur idole, tout en scrutant les éventuelles inexactitudes. Pour les biographies musicales, la pression est encore plus grande. Dans ce registre exigeant, Angelina Jolie parvient à incarner une Maria Callas crédible, grâce à la profondeur et la sincérité de son interprétation.
Dès le début du film, un gros plan montre Angelina Jolie chantant pendant plusieurs minutes. Un choix audacieux, mais néanmoins réussi, car l’actrice chante réellement sur le plateau, évitant ainsi l’impersonnalité du playback. Angelina Jolie s’est immergée dans ce défi avec une vulnérabilité touchante. Dans le montage final, sa voix se mêle à celle de la véritable Maria Callas, renforçant l’authenticité de son interprétation.
« Devrais-je vous appeler Maria ou la Callas ? » Cette question hante la diva, déchirée entre ses aspirations personnelles et sa carrière. En interview, elle avait elle-même déclaré : « Il y a deux personnes en moi, Maria et la Callas, » affirmant cette dualité personnelle. Pourtant, de nombreux observateurs peinent à dissocier la vie de Maria de celle de l’opéra, comme si elle était imprégnée du destin tragique de ses rôles. C’est le prisme à travers lequel Pablo Larraín a choisi de raconter son histoire.
À travers des flash-backs en noir et blanc, le spectateur est transporté dans une vie marquée par l’amour et la souffrance, magnifiée par des arias soigneusement choisies. Maria Callas apparaît dévastée par la rupture avec Onassis, qui épouse Jackie Kennedy, évoquant Violetta dans La Traviata. Elle est aussi confrontée à la domination masculine, rappelant Tosca, ou arborant la fierté de Norma. Toutefois, son plus grand rôle fut celui de la Callas, aimée et parfois haïe par un public fervent, allant jusqu’à la blâmer pour avoir quitté la scène.
Pablo Larraín situe son film dans le Paris des années 70, période post-carrière de la chanteuse. Privée de sa voix, Maria Callas aspire à s’affranchir et à prendre les rênes de son destin. Pourtant, elle semble surtout dépourvue de son identité, errant dans une quête incessante pour redécouvrir sa voix et retrouver son existence. Le film dévoile une Maria vulnérable et mélancolique, bien différente de la Callas imposante et charismatique. En proie à ses démons, elle est hantée par son alter ego disparu, s’en remettant difficilement de la perte de la Callas, alors qu’elle lutte constamment face à la légende qu’elle a incarnée.
Informations clés
Catégorie : Biographie filmée
Réalisateur : Pablo Larraín
Casting : Angelina Jolie, Pierfrancesco Favino, Alba Rohrwacher
Origine : États-Unis/Chili/Italie/Allemagne
Durée : 2h03
Date de sortie : 5 février 2025
Résumé : Le récit des derniers jours de Maria Callas, icône absolue de l’opéra, en 1977 à Paris.