Le mercredi 19 février 2025, lors de l’émission Tout Public, Michel Hazanavicius a été mis en avant pour son ouvrage composé de récits et de dessins intitulé « Carnet d’Ukraine ». Ont également été abordées les expositions immersives qui attirent un large public, notamment à l’occasion de l’inauguration de l’exposition « Picasso – L’art en mouvement » à l’Atelier des Lumières. De plus, l’émission a mentionné la sortie en salles du documentaire « Brian Jones & les Rolling Stones ».
Le Carnet d’Ukraine, rédigé et illustré par Michel Hazanavicius, découle d’une vente aux enchères initiée par le réalisateur lui-même. Cet événement lui a permis de collecter 250 000 euros, avec lesquels il a pu se rendre à plusieurs reprises en Ukraine pour apporter son soutien à une nation en conflit, jusqu’à ce qu’il choisisse de s’approcher du front. En visitant ce lieu, il multiplie les rencontres, découvrant ainsi des profils variés parmi les militaires. « Je voulais leur offrir une tribune, leur donner une identité », partage l’auteur. « Parce que, en fin de compte, ces personnes sont des artisans, des juristes, des entrepreneurs, des menuisiers, des comédiens… Toute la société civile est là, engagée dans la lutte quotidienne. J’étais motivé à rencontrer ces individus qui nous ressemblent grandement. »
« Lors de mes premières visites à Kiev, je me disais : ‘C’est notre quotidien en période de guerre’. »
Michel Hazanavicius42mag.fr
Michel Hazanavicius, le réalisateur du film The Artist, confie avoir perçu « la possibilité de se retrouver un jour dans leur situation ». « C’était eux avant le conflit, c’est nous à présent », explique-t-il. Il précise que, pour lui, la guerre était autrefois synonyme de temps anciens, « comme un voyage vers le passé ». Toutefois, il a fini par se demander si ce n’était pas plutôt « un voyage vers l’avenir », compte tenu des similitudes culturelles et institutionnelles entre la France et l’Ukraine, ainsi que les épreuves traversées actuellement par la France.
Soulignant l’«intelligence remarquable» de l’armée ukrainienne, Michel Hazanavicius admire sa capacité à permettre à chacun d’exploiter ses talents « pour donner le meilleur de soi-même ». Un exemple marquant est celui de Kolia, un chanteur ukrainien, qui s’est « engagé dès les premières heures du conflit » et a fondé les « Forces culturelles », une organisation qui organise des concerts pour les militaires. Quand l’armée a remarqué « l’impact positif » de cette initiative, elle a décidé d’« l’incorporer officiellement », note le réalisateur. Ce dispositif est jugé « indispensable, car il aide les soldats, dans ces circonstances extrêmes, à rester connectés à leur humanité ».
Carnet d’Ukraine (éditions Allary) est actuellement disponible dans les librairies.
Les expositions immersives : un succès grandissant
À Paris, l’Atelier des Lumières présente une exposition immersive exceptionnelle dédiée au célèbre artiste contemporain Pablo Picasso, intitulée « Picasso – L’art en mouvement », attirant une foule de visiteurs. L’équipe de Tout Public s’est penchée sur ce phénomène. Olivier Picasso, petit-fils de l’illustre peintre, a exprimé son point de vue sur cette interprétation de l’œuvre de son aïeul. « Nous vivons une époque charnière où les nouvelles technologies s’adressent à un public transformé », remarque-t-il. « La jeune génération évolue dans un monde rapide, saturé d’écrans et d’ennui. Ce qui nécessite impérativement deux approches : une démarche éducative visant à révéler qui était Picasso, sa vie et son travail, et parallèlement, proposer une approche ludique, ce qui peut paraître déroutant, mais est essentiel dans le contexte actuel de consommation culturelle. »
Jessica de Bideran, qui est maître de conférences sur l’impact du numérique dans les nouvelles formes de médiation culturelle à l’Université Bordeaux-Montaigne, souligne qu’il serait plus judicieux de décrire cette expérience, souvent qualifiée de « muséale », comme une « expérience cinématographique ». « Nous sommes dans un univers de projection. Cela ne correspond pas à la même expérience culturelle », explique l’universitaire. « C’est pourquoi il est crucial de les différencier fondamentalement. »
De plus, contrairement aux centres culturels immersifs tels que L’Atelier des Lumières, les musées offrent « une multitude d’outils, propositions et médiations visant à s’adresser à un public aussi vaste que possible ». Ajoutons à cela que le coût d’entrée des spectacles immersifs reste souvent plus élevé que celui des musées traditionnels, ce qui peut poser problème pour certains publics. « Lorsqu’on compare le tarif d’un billet étudiant dans un musée avec le prix de ces expositions immersives, il y a un écart important », commente Jessica de Bideran.
Un documentaire sur les archives de Brian Jones
Dans le domaine du cinéma, cette semaine est marquée par la sortie du documentaire Brian Jones & les Rolling Stones de Nick Broomfield. Ce film revient sur la vie intense et abrégée du musicien multi-instrumentiste, également célèbre pour avoir fondé les Rolling Stones.
Cet article inclut la contribution de Thierry Fiorile et Anne Chépeau, journalistes au service culture de 42mag.fr.