Astrid Panosyan-Bouvet aurait souhaité que le gouvernement rédige un projet de loi au lieu de cette taxe minimale sur la fortune des personnes extrêmement riches, proposée dans l’hémicycle par les écologistes dans le but de combattre « l’injustice fiscale ». Selon le gouvernement, cette initiative est perçue comme « confiscatoire ».
Le 21 février, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, a exprimé ses réserves au sujet de la « taxe Zucman » sur les personnes très fortunées, sur la chaîne 42mag.fr. Adoptée par l’Assemblée nationale lors de la nuit de jeudi à vendredi, cette taxe s’inspire des études menées par l’économiste Gabriel Zucman. Elle a pour objectif d’imposer un prélèvement minimal sur les biens des 0,01% des plus riches en France, garantissant qu’ils versent au moins 2% de leur capital en impôts.
Astrid Panosyan-Bouvet admet que « le débat soulève une question légitimement scandaleuse », lorsque certains des plus riches bénéficient de taux d’imposition plus bas que des professions comme les infirmières, les pompiers ou les travailleurs modestes. Cependant, elle aurait préféré une proposition rédigée par le gouvernement. « Je suis au courant qu’Amélie de Montchalin travaille actuellement à de nouvelles propositions prévues pour mars, et j’aurais souhaité lui laisser l’opportunité de mener cette réflexion. »
Une « idée très inappropriée qui manquera son objectif »
À ce sujet, la ministre des Comptes publics a indiqué mercredi dans le journal Les Échos son antagonisme envers la « taxe Zucman », la qualifiant d’ « idée très inappropriée qui manquera son objectif ». Pour Amélie de Montchalin, cette taxe est « excessive et inutile ». Le gouvernement opterait plutôt pour un « impôt minimal différentiel », avec l’intention d’assurer que le total des taxes payées ne soit pas inférieur à 0,5% de la valeur nette, exceptant les actifs professionnels. Astrid Panosyan-Bouvet estime que « les solutions mises en œuvre aux États-Unis, dans certains cantons de Suisse ou au Luxembourg, sont plus judicieuses que ce qui est proposé par la taxe intitulée Zucman ».
La « taxe Zucman », officiellement la proposition de loi visant à instaurer un impôt minimal de 2% sur les patrimoines des ultra-riches, a été votée en première lecture à l’Assemblée nationale par 116 voix pour et 39 contre. Ce soutien est venu principalement de la gauche, avec une abstention notable de la part du Rassemblement national et une faible présence d’autres députés. Cette législation a été mise en avant durant une « niche » parlementaire par Écologiste et Social, et a eu pour porte-parole la députée parisienne Eva Sas. Elle n’est cependant pas encore à l’ordre du jour au Sénat, dominé par une coalition de la droite et du centre.