Après une carrière s’étendant sur quatre décennies et demie, Gene Hackman avait pris sa retraite du cinéma en 2004. Depuis ce moment, il avait choisi de rester à l’écart du milieu cinématographique jusqu’à ce qu’il décède mercredi dernier, chez lui à Santa Fe, aux côtés de son épouse.
Gene Hackman, deux fois lauréat d’un Oscar, s’est imposé comme une figure emblématique du « Nouvel Hollywood », une mouvance cinématographique anti-establishment initiée par des cinéastes tels que Francis Ford Coppola, Arthur Penn ou encore William Friedkin. Dans les années 1970, ces jeunes réalisateurs rebelles ont confié à Hackman des rôles marquants comme celui du détective misanthrope Harry Caul dans Conversation secrète ou celui du policier corrompu Jimmy « Popeye » Doyle, qui traque sans relâche le réseau de la French Connection.
Démarrant sa carrière sur le tard, à plus de 30 ans, Gene Hackman a tourné dans une soixantaine de films qui ont laissé une empreinte indélébile sur le cinéma. Voici cinq œuvres cultes qui illustrent le talent exceptionnel de cet acteur, décédé le mercredi 26 février à l’âge de 95 ans.
1 « French Connection » (1971)
Ce film policier, inspiré d’une histoire vraie de traque de trafiquants d’héroïne, bouleverse les codes du cinéma américain et brouille les limites entre le bien et le mal. Le personnage légendaire du policier corrompu, Jimmy « Popeye » Doyle, est finalement attribué à Gene Hackman après que James Caan et Peter Boyle aient tous deux refusé le rôle.
Réalisé par William Friedkin, le film est resté célèbre pour sa course-poursuite saisissante dans les rues de New York, dont un accident survenu durant le tournage est bien réel. Ces conditions éprouvantes ont marqué les relations entre Hackman et le réalisateur. Malgré tout, ce rôle a valu à l’acteur son premier Oscar et, en 1972, le titre de meilleur acteur.
2 « Conversation secrète » (1974)
Inséré entre deux volets du Parrain, le thriller de Francis Ford Coppola révèle un autre visage de Gene Hackman. Distinct de son interprétation précédente, il joue le rôle de Harry Caul, un enquêteur solitaire et asocial. Expert en surveillance, il est chargé de suivre un couple et d’enregistrer leurs échanges.
Quelques années plus tard, ce scénario inspirera Brian De Palma pour son film très connu Blow Out (1981), également axé sur le thème de l’écoute. Pour se préparer à Conversation secrète, Hackman a appris à manipuler des équipements d’écoute et même à jouer quelques notes au saxophone.
3 « Superman » (1978)
Aux côtés de Christopher Reeve dans le rôle principal et de Marlon Brando, Gene Hackman incarne Lex Luthor dans Superman (1978). Il devient ainsi l’antagoniste majeur du superhéros, rejoignant une série de films qui captiveront un large public. Hackman réendosse le rôle du notoire méchant de Metropolis dans les second et quatrième films de la saga, quelques années plus tard.
4 « Mississippi Burning » (1988)
Lorsque trois militants des droits civiques sont assassinés, deux agents du FBI viennent enquêter. Dans ce thriller à forte connotation sociale, Gene Hackman incarne à nouveau un personnage familier : un agent aux méthodes peu conventionnelles.
Formant un duo impressionnant avec Willem Dafoe, Hackman interprète magnifiquement la dualité de son personnage. Il n’a pas hésité avant d’accepter ce rôle offert par le réalisateur Alan Parker.
5 « Impitoyable » (1992)
Dans ce western de Clint Eastwood, l’Amérique est dépeinte comme un monde sans pitié gouverné par la loi du plus fort. Gene Hackman y interprète un rôle qui lui est désormais familier, celui d’un shérif corrompu dans une bourgade du Wyoming.
Sa performance lui vaut l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle en 1993 pour cette interprétation magistrale, bien qu’il ait initialement décliné le rôle. Le duo Hackman-Eastwood se reformera cinq ans plus tard pour le thriller Les Pleins pouvoirs.