Le complexe, ouvert au public en 2012, n’a pas su atteindre les grandes attentes fixées par Luc Besson, qui souhaitait en faire un véritable « Hollywood sur Seine ».
La Cité du cinéma, autrefois projet ambitieux du cinéaste Luc Besson, située à Saint-Denis, au cœur du développement du futur quartier olympique, s’ouvrira au grand public à partir de 2026. Cet espace proposera des expositions ainsi qu’une offre culturelle variée, comme l’a annoncé le nouvel exploitant ce mercredi 5 février. Originellement, cette ancienne centrale électrique du début du XXe siècle devait devenir un centre majeur dédié au cinéma, aux portes de Paris, selon la vision de Luc Besson. Ouvert en 2012, ce complexe réhabilité n’a toutefois pas pu concrétiser l’idée ambitieuse d’un « Hollywood-sur-Seine ».
Après des péripéties, les propriétaires ont mis fin à la collaboration avec EuropaCorp, la société de production, afin que le vaste espace industriel, situé désormais au milieu des nouvelles constructions du village olympique, puisse servir de cantine pour les athlètes lors des Jeux Olympiques de 2024. Disposant désormais d’un bail de dix ans couvrant 12 000 m² au sein de la Cité du cinéma, tout en gardant certains locataires historiques, la société Seine & Watts espère y attirer environ 300 000 visiteurs par an grâce à de grandes expositions culturelles. « Nous cherchons à organiser des expositions qui intègrent soit les technologies cinématographiques, soit qui sont centrées sur le cinéma et l’audiovisuel », a indiqué Didier Goubaud, président de Seine & Watts, lors d’une conférence de presse tenue mercredi.
« Un trésor sous-estimé »
En plus des espaces d’exposition, le nouvel opérateur planifie l’accueil d’événements d’entreprise et la transformation de la salle de cinéma, qui compte 450 places, en une salle incluant un restaurant capable de servir jusqu’à 1000 convives. Les travaux prévus dureront une année, avec une ouverture au public prévue dans le courant du premier semestre 2026. Les chiffres concernant l’investissement global n’ont pas été dévoilés par les parties prenantes.
En raison de son accès limité au public afin de servir les professionnels du cinéma, « la Cité du cinéma était un lieu presque invisible pour les résidents de Saint-Denis, contourné dans la vie de la ville et n’ayant jamais réellement contribué à son quotidien. Ce phénomène a été particulièrement mis en évidence avec les Jeux Olympiques », a expliqué Patrick Supiot, directeur général immobilier de Vinci Immobilier, qui partage la propriété des lieux avec la Caisse des dépôts.
La transformation de la Cité du cinéma fait partie intégrante de la réhabilitation de l’immense zone industrielle désaffectée de la Plaine-Saint-Denis, destinée à devenir un point central du Grand Paris grâce à la gare de Saint-Denis-Pleyel. L’objectif « était avant tout de restituer ce patrimoine majestueux de la ville à ses habitants et au grand public. Jusqu’à présent, c’était un héritage vraiment méconnu », a souligné le maire PS de Saint-Denis, Mathieu Hanotin.