L’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec est accusé de viols et d’agressions sexuelles envers 299 personnes. Son procès débute le lundi 24 février. Les faits, principalement commis sur des enfants, s’étendent sur la période allant de 1989 à 2014.
« Ce que désire avant tout une victime, c’est que le système judiciaire reconnaisse son statut de victime, elle ne recherche pas forcément des compensations financières », déclare Myriam Guedj Benayoun lors d’une intervention sur « ici Roussillon » (anciennement France Bleu). Elle représente deux des 299 victimes de Joël Le Scouarnec, comprenant notamment une résidant dans les Pyrénées-Orientales. Le procès débute ce lundi 24 février.
Tout mettre en œuvre pour que ce procès soit mémorable
L’ancien chirurgien, aujourd’hui âgé de 74 ans, est accusé d’avoir violé et agressé sexuellement une patiente lors d’une appendicectomie à Vannes en 1999, alors qu’elle n’avait que 9 ans. « Il y aura un avant et un après le procès », déclare l’avocate, « mon client était conscient au moment des faits, il s’en souvient, mais le docteur lui a fait croire, comme à beaucoup d’autres victimes, qu’il s’agissait d’interventions médicales, ce qui a provoqué chez lui une dissociation », ajoute-t-elle, soulignant les lourdes répercussions psychologiques subies par son client.
« Ce n’est qu’en 2017 que mon client a pu pleinement comprendre ce qui lui est arrivé, lorsque les enquêteurs lui ont dévoilé les détails à l’aide des journaux méticuleusement tenus par le chirurgien », précise Myriam Guedj Benayoun. En collaboration avec d’autres avocats des parties civiles, ils ont formé un groupe de travail « afin de renforcer leur impact » et de s’assurer que ce procès marque un tournant dans la lutte contre la pédocriminalité. Ses deux clients « directement concernés » seront présents lors du procès, « accompagnés de leurs proches ».
Joël Le Scouarnec doit répondre devant la cour criminelle du Morbihan à des accusations de viols et d’agressions sexuelles commis sur des décennies dans plusieurs établissements hospitaliers.