Ce document sonore serait une discussion datant de 2007 entre l’ex-président et le leader libyen Mouammar Kadhafi.
Le lundi 17 février, les avocats de Nicolas Sarkozy ont sollicité le tribunal pour qu’une expertise soit conduite afin de confirmer l’authenticité d’un enregistrement reçu d’une source non identifiée. Cet enregistrement, censé être une discussion entre l’ancien président français et Mouammar Kadhafi, concerne l’accusation de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Interrogé en début de procès, l’ancien dirigeant nie avoir perçu le moindre paiement.
« Il y a un mois », la défense a annoncé avoir « reçu un courriel » contenant cet enregistrement. La conversation semble impliquer Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi, parlant via leurs interprètes de la position de l’Afrique à l’ONU, a précisé Christophe Ingrain. Bien que l’audio ne fasse pas mention d’un financement, l’avocat y voit une preuve que « Kadhafi enregistrait bien ses conversations » et que ces enregistrements « n’ont pas disparu » lors du conflit en Libye.
Résolution concernant l’expertise prévue mercredi
En conséquence, si les Libyens accusant Sarkozy n’ont jamais produit les enregistrements promis, c’est probablement parce qu’ils n’existent pas et qu’il n’y a pas de « pacte de corruption », a-t-il arguë. Selon lui, le ton de l’échange ne reflète en rien « une discussion entre un créditeur et son débiteur ».
Alors que la présidente du tribunal se préparait à faire écouter l’enregistrement durant l’audience, le procureur financier Quentin Dandoy a exprimé son opposition, mécontent de ne pas avoir eu « accès en amont » à cet élément. « Il est difficile de comprendre pourquoi vous ne nous avez pas informés de cet enregistrement hier soir, nous ne sommes pas dans une pièce de théâtre ou un film, un tel spectacle n’a pas sa place ici », a-t-il lancé à la défense, plaidant pour le « respect du principe du contradictoire », un « principe fondamental du droit pénal. »
Après une brève pause, le tribunal a ordonné à l’avocat de Nicolas Sarkozy de remettre l’enregistrement aux procureurs et aux parties civiles sous forme de clés USB le mardi matin. Le mercredi, le tribunal écoutera toutes les parties sur la question de l’expertise avant de prendre une décision.