Astrid Panosyan-Bouvet pense que si les partenaires sociaux désirent aborder le sujet des 62 ans, ils doivent démontrer la manière d’y parvenir. Elle précise qu’elle n’a pas l’intention de s’impliquer dans les discussions.
« Rien n’est jamais gratuit. Si des partenaires sociaux souhaitent vraiment aborder la question de l’âge de 62 ans, ils doivent démontrer comment y parvenir », a déclaré ce vendredi 21 février Astrid Panosyan-Bouvet, la ministre du Travail et de l’Emploi, sur 42mag.fr. Cette déclaration intervient au lendemain de la publication d’un rapport de la Cour des comptes sur le système de retraite, marquant le début de trois mois de négociations ardues entre les partenaires sociaux pour ajuster la réforme des retraites de 2023, largement décriée.
Cette réforme a repoussé l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. D’après la Cour des comptes, modifier cet âge aurait un « effet immédiat et significatif », mais cet impact s’atténuerait avec le temps, contrairement à un changement de la période de cotisation qui aurait un « impact plus modéré, mais plus durable ». Les syndicats de travailleurs continuent de défendre la nécessité de revenir sur le report de l’âge légal à 64 ans. Le rapport de la Cour des comptes indique également que le déficit du système des retraites pourrait atteindre près de 15 milliards d’euros d’ici 2035 et 30 milliards d’euros en 2045.
« Maintenir la répartition comme socle principal »
Selon Astrid Panosyan-Bouvet, la Cour des comptes « a tracé le cadre et c’est maintenant aux partenaires sociaux de choisir les mesures à prendre ». Elle ajoute : « Mon rôle est d’accompagner ces discussions, sans pour autant m’y imposer ». « Ce qui compte pour moi, c’est l’engagement des partenaires sociaux à dialoguer et à assumer leurs responsabilités. »
En ce qui concerne le système de retraite par capitalisation, proposé notamment par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), la ministre pense que « la répartition doit demeurer le pilier central du dispositif ». Elle précise néanmoins : « Il faut savoir que la capitalisation est déjà pratiquée par 15 millions de nos concitoyens, dont 10 millions dans le secteur privé » et « 5 millions parmi les agents publics ».