Voici une réécriture du paragraphe :
Thierry Fiorile et Matteu Maestracci présentent les films à ne pas manquer cette semaine au cinéma. Parmi eux, « La pie voleuse », réalisé par Robert Guédiguian, ainsi qu’un autre long métrage intitulé « Apprendre », dirigé par Claire Simon.
Retour à l’Estaque dans les quartiers nord de Marseille, là où Robert Guédiguian a vu le jour et où il filme environ tous les dix ans depuis les années 1980.
« La pie voleuse » de Robert Guédiguian
Semblable à Marius et Jeannette, La pie voleuse est une fable sans morale, car Maria, jouée par Ariane Ascaride, qui est une aide à domicile attentionnée et très aimée des personnes âgées dont elle s’occupe, s’est accoutumée à leur subtiliser régulièrement quelques billets. Comparée à un Robin des bois contemporain, elle est mariée à un parieur compulsif, interprété par Gérard Meylan. Son geste n’est pas dicté par une nécessité vitale, mais par une quête du bien-être. Elle apprécie un petit festin d’huîtres à l’occasion, et surtout, souhaite soutenir son petit-fils dans la préparation d’un concours de piano, car même avec peu de moyens, on peut se passionner pour la musique classique.
À chaque passage à l’Estaque, le réalisateur s’offre un moment d’introspection sur l’état du monde, et le constat n’est guère encourageant. Cependant, cela nous permet également de renouer avec son groupe : l’inébranlable Jean-Pierre Daroussin, incarnant un retraité qui voit ces vols comme une taxe équitable, émeut particulièrement. Aux côtés de ces visages familiers, de nouvelles figures apparaissent, comme la prometteuse Marilou Aussiloux. On ressent aussi une perte avec le décès de Jacques Boudet l’été dernier, présent dans quasiment tous les films de Guédiguian; La pie voleuse étant son ultime participation.
« Apprendre » de Claire Simon
Réalisatrice reconnue pour sa qualité de travail, Claire Simon explore parfois le domaine de la fiction, mais elle est surtout réputée pour son expertise en documentaire. Deux ans après le poignant Notre Corps, portant sur les femmes, leur corps et le milieu hospitalier, Claire Simon a choisi de pointer sa caméra sur une école élémentaire, précisément l’établissement public Anton Makarenko situé à Ivry-sur-Seine, en région parisienne, pour une période de deux mois et demi. Elle prolonge ainsi l’œuvre commencée avec Récréations, son documentaire de 1998, dans une école maternelle.
Apprendre nous offre une plongée dans le monde enfantin, capturant leur expressivité tandis qu’ils assimilent, expérimentent, rient, se disputent, pratiquent des activités sportives, écoutent ou jouent de la musique. Certaines scènes restent gravées en mémoire, tout comme les visages et caractères marquants des jeunes élèves. Un hommage sincère est rendu au personnel enseignant, souvent sous-estimé, soulignant leur persévérance, leur pédagogie, et comment chaque individu se construit individuellement et en rapport aux autres. Apprendre représente un magnifique documentaire et un moment de cinéma d’une intensité remarquable.