Le long métrage réalisé par Jacques Audiard a reçu sept distinctions, parmi lesquelles celles du meilleur film et de la meilleure réalisation. Thierry Fiorile ainsi que Matteu Maestracci ont couvert l’événement.
La présidente Catherine Deneuve a inauguré la cérémonie avec éclat, arborant fièrement un drapeau ukrainien à sa veste, et a déclaré dédier la soirée à l’Ukraine. Bien que cette soirée soit marquée par les événements du monde, elle s’est révélée étonnamment joyeuse et rafraîchissante, une première depuis longtemps.
Jacques Audiard triomphe
Avec ses 72 ans et trois décennies de carrière à son actif, Jacques Audiard est devenu l’heureux détenteur de 17 César, grâce aux 7 trophées remportés pour Émilia Perez. « C’est une grande joie, » déclare-t-il, « même si je les compte moins que vous ! ». Hier soir, il a raflé le prix du meilleur film, de la meilleure réalisation, de la meilleure photographie, du meilleur son, de la meilleure adaptation et de la meilleure musique. Les compositeurs Camille et Clément Ducol n’étaient pas vraiment surpris par leur victoire.
Hafsia Herzi a enfin été reconnue avec le César de la meilleure actrice pour son interprétation d’une surveillante de prison dans Borgo, réalisé par Stéphane Demoustier. Dix-sept ans après sa révélation dans La Graine et le Mulet d’Abdellatif Kechiche, elle déclare : « À l’époque, je voulais persévérer. Si on m’avait dit que je serais de retour 17 ans plus tard, je ne l’aurais pas cru. Et pourtant, cela me semble si proche, comme si c’était hier. »
Karim Leklou a obtenu le César du meilleur acteur pour son rôle poignant de beau-père attentionné dans Le roman de Jim des frères Larrieu. Débutant dans Un Prophète d’Audiard, il évolue avec succès dans divers registres, prêtant vie à ce personnage profondément humain : « Merci pour avoir célébré la gentillesse. »
Émergences d’Abou Sangaré et de Maiwenne Barthélémy
Bien que En fanfare d’Emmanuel Courcol n’ait rien remporté, et que L’Amour ouf de Gilles Lellouche ne soit salué que par un prix de meilleur second rôle masculin pour Alain Chabat, Le Comte de Monte-Cristo de même n’a reçu que deux distinctions techniques, pour les décors et les costumes, malgré un grand nombre de nominations.
Le vent de nouveauté a soufflé avec la victoire d’Abou Sangaré comme révélation masculine. Cet acteur amateur guinéen, qui joue presque son propre rôle dans L’histoire de Souleymane de Boris Lojkine, a exprimé sa profonde émotion sur scène : « En avril 2023, ma vie n’était rien. Puis, ce film est arrivé. Merci de m’avoir accueilli parmi vous. »

Le prix du meilleur premier film est allé à Vingt Dieux. Réalisé par Louis Courvoisier, un jeune cinéaste du Jura, sans passer par les grandes structures parisiennes, et tourné dans son environnement natal. Pour son rôle dans cette comédie rurale, l’actrice non professionnelle Maiwenne Barthélémy a été désignée révélation féminine.
Costa Gavras et Julia Roberts salués
Restant dans le cadre rural, La ferme des Bertrand de Gilles Perret a reçu le prix du meilleur documentaire et Flow de Gints Zilbalodis a été couronné meilleur film d’animation. Quant au meilleur film étranger, La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer a surpassé le film iranien de Mohammad Rasoulof.
Des Césars d’honneur ont été décernés à Costa Gavras et à Julia Roberts, visiblement ravie de se retrouver à Paris. De son côté, Jacques Audiard se prépare à rejoindre Hollywood pour les Oscars…