Dans une lettre envoyée à la fois à la communauté éducative et aux anciens élèves de l’école, l’organisation de l’enseignement catholique des Hauts-de-Seine encourage les gens à s’exprimer librement.
Un des trois hommes initialement mis en garde à vue, puis relâché, dans l’affaire de Notre-Dame de Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques, a à son encontre 74 plaintes pour viols, agressions sexuelles et violences volontaires, toutes prescrites. Cet individu a exercé à l’institution catholique Saint-Dominique située à Neuilly-sur-Seine, entre 1989 et 1997, comme le précise une lettre de l’enseignement catholique des Hauts-de-Seine. La prescription a permis sa libération.
Dans ce document adressé « à la Communauté éducative et aux anciens élèves de l’institution Saint-Dominique de Neuilly », que 42mag.fr a pu lire le mercredi 5 mars, l’enseignement catholique des Hauts-de-Seine encourage à libérer la parole. L’homme en question, surnommé « Cheval » et se prénommant Damien S., a tenu la position de censeur au collège et lycée Saint-Dominique durant huit années.
« Aucun frein à son parcours, jamais inquiété »
À l’été 1989, contraint de quitter l’institution de Bétharram, Damien S. trouve refuge à Saint-Dominique de Neuilly dès septembre de la même année. D’après les responsables catholiques de l’époque, il aurait opté pour la région parisienne pour des motifs familiaux.
« Sans enquête, sans rien, il quitte Bétharram à cause de problèmes de mœurs et il est accueilli ailleurs », s’indigne auprès de 42mag.fr Alain Esquerre, le porte-parole des victimes de Bétharram. « Je pensais à une faille, mais il n’en est rien. Ce monsieur est fort, il rebondit sans entrave, sans être jamais inquiété ».
En 1997, Damien S. quitte l’institution de Neuilly « pour progresser dans ses responsabilités professionnelles ». L’enseignement catholique affirme n’avoir « à ce jour, connaissance d’aucune plainte liées à ses années passées à Saint-Dominique ». Cet ancien censeur a ensuite rejoint des établissements à Orléans et Châteauroux.
« Des mesures pour que la vérité éclate »
« Tous les moyens doivent être mis en œuvre – et avec détermination – pour libérer la parole, éclaircir les faits », affirme l’enseignement catholique. Ils rajoutent que « la protection des mineurs est une priorité de premier ordre dans nos établissements et dans le diocèse ».
Les anciens de Bétharram, à travers leurs nombreux témoignages, décrivent Damien S. comme s’étant montré de plus en plus violent et manipulateur au fil du temps, notamment lorsqu’il accède au titre de préfet au sein de l’institution et obtient son propre bureau.
Récemment entendu par les autorités durant sa garde à vue, Damien S. a reconnu avoir parfois frappé certains élèves de Bétharram sous prétexte de discipline, mais il a nié toutes les autres accusations.