L’accusée s’est indignée en déclarant que les Niçois et les victimes méritaient de connaître la vérité. Elle a affirmé que des officiers de haut rang de la police lui avaient demandé de changer le rapport concernant le nombre de policiers présents lors de l’attaque du 14 juillet 2016 à Nice.
« Je ne suis pas sûre de pouvoir parler d’une conspiration politique, mais il s’agit certainement d’un harcèlement », déclare Sandra Bertin, agent de police municipale, ce jeudi 13 mars sur « ici Azur ». Elle est accusée de diffamation et comparaît devant le tribunal correctionnel de Nice, après avoir affirmé que des responsables de la police lui avaient demandé de falsifier le rapport concernant le dispositif policier lors de l’attentat de Nice le 14 juillet 2016.
« Je me suis retrouvée face à quelque chose qui me dépassait largement. Toutefois, j’ai refusé de céder. Les habitants de Nice et les victimes méritaient la vérité. Il n’était pas question de mentir sur des sujets aussi sérieux », explique-t-elle. Ce jour-là, un camion avait foncé dans la foule sur la Promenade des Anglais pendant le feu d’artifice, causant 86 décès et près de 450 blessés.
« Le 14 juillet, nous étions livrés à nous-mêmes »
Sandra Bertin était en charge de la surveillance des caméras la nuit de l’attaque au camion. Elle avait signalé dans son rapport un manque d’agents de la police nationale. Depuis, elle évoque des « pressions » venant de Paris pour altérer la réalité capturée par les caméras de surveillance.
La policière maintient encore aujourd’hui que les forces de police nécessaires n’étaient pas présentes. « Au cours des dix années précédentes pour le 14 juillet, nous avions toujours bénéficié de renforts mobiles, que ce soit des CRS ou des gendarmes, absents cette nuit-là », se remémore-t-elle. « Nous étions juste après la période de l’Euro, nous avions un déploiement exceptionnel, avec une présence policière notable partout. Et le 14 juillet, nous étions livrés à nous-mêmes », insiste-t-elle.
Actuellement, l’agente municipale risque une amende. « Je me retrouve devant le tribunal correctionnel pour répondre à des accusations qui sont totalement infondées, car ce que je relate est vrai, c’est ce qui s’est réellement passé », défend Sandra Bertin. Elle avait déposé plainte pour abus de pouvoir et escroquerie aggravée le 7 juin 2017, comme le rappelle « ici Azur ». Cette plainte a été classée deux mois et demi plus tard et un non-lieu a été rendu en mai 2023, confirmé en appel l’année suivante. Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, avait également porté plainte contre Sandra Bertin. L’agente avait été acquittée.







