Le ministre de l’Intérieur exprime son désir de réviser les accords signés entre la France et l’Algérie en 1968, qu’il considère comme obsolètes et déséquilibrés. De son côté, le dirigeant du Parti Socialiste critique ce qu’il perçoit comme une opération de communication qui, selon lui, ne porte aucun fruit concret.
« Montrer ses muscles, ce n’est pas suffisant, il faut aussi pratiquer la diplomatie », critique Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti socialiste, le lundi 3 mars sur 42mag.fr. Il accuse Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, de se livrer à de la « communication » en ce qui concerne l’Algérie, alors que les relations entre la France et ce pays, son ancienne colonie, sont frappées par une crise sans précédent depuis leur indépendance.
Emmanuel Macron a exprimé son désaccord avec le ministre de l’Intérieur, surtout à propos des accords de 1968 qui accordent certains privilèges aux ressortissants algériens en matière d’accès au territoire français et de nationalité. Bruno Retailleau souhaite les remettre en question, mais le président Macron refuse de procéder à cette révision de « manière unilatérale ».
Olivier Faure perçoit dans cette situation beaucoup d’agitation. « On a un ministre de l’Intérieur très enthousiaste, qui multiplie les actions de communication, souhaitant souvent se mettre en avant et donner l’impression qu’il pourrait, à lui seul, changer les rapports de force », explique-t-il. Selon lui, les résultats sont décevants : « Boualem Sansal demeure emprisonné en Algérie et nous n’avons rien obtenu de concret en termes de documents consulaires », poursuit-il. « Tout le monde ne peut pas prétendre être Trump. D’une certaine manière, c’est le problème de ces personnes qui, subitement, veulent transformer la diplomatie en un spectacle », conclut Olivier Faure.