Le vendredi 28 mars, Sébastien Chenu, qui est porte-parole du Rassemblement national et occupe également la fonction de député dans le département du Nord, était l’invité de l’émission « 8h30 42mag.fr ».
« Rien n’est exclu » annoncent de manière menaçante les porte-parole du Rassemblement national (RN) le vendredi 28 mars sur 42mag.fr. Le député du Nord, Sébastien Chenu, évoque la possibilité pour le RN de déposer une motion de censure contre le gouvernement dirigé par François Bayrou. Chenu détaille les circonstances potentiellement propices à de telles actions : premièrement, si un décret venait à être adopté concernant la programmation pluriannuelle de l’énergie. Deuxièmement, il souligne que l’option d’une motion de censure reste envisageable à la suite du conclave sur les retraites. Chenu précise également que le RN pourrait envisager de soutenir une motion introduite par des partis de gauche.
Ce mardi, le RN a exprimé le désir d’un débat au Parlement au sujet de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui pourrait être validée par décret par le gouvernement de François Bayrou. Cette programmation établit les buts en matière de production et de consommation énergétique pour la décennie 2025-2035. Pour le parti de Jordan Bardella, la direction prise par le gouvernement privilégie excessivement les énergies renouvelables. Lors d’une séance de Questions au gouvernement, Jean-Philippe Tanguy, élu du RN, a laissé entendre qu’une censure pourrait être envisagée en déclarant : « Si vous ignorez le Parlement, nous aussi nous prendrons une décision digne de celle vis-à-vis de Luc Rémont [le PDG d’EDF évincé par l’Élysée], en vous congédiant. »
Énergie et retraites : deux dossiers sensibles
« Dans l’éventualité où François Bayrou opterait pour le passage par décret », le RN pourrait très bien proposer une motion de censure, confirme Sébastien Chenu ce vendredi. « Nous estimons que des priorités nationales claires doivent être établies, et l’énergie en fait partie », justifie-t-il. Le député insiste : « Si vous n’avez pas la maîtrise de la souveraineté nationale en matière énergétique et sur l’immigration, alors vous perdez votre liberté et votre indépendance. Trump l’a parfaitement compris », explique-t-il. Il critique une orientation qu’il juge « mal adaptée », nécessitant une reconsidération, qu’il qualifie de « financièrement et techniquement insoutenable ». Il regrette également l’absence de stratégie concernant « l’hydrogène », qu’il considère comme « indispensable ». Enfin, il alerte sur la « conjugaison du nucléaire et de l’éolien qu’il estime extrêmement risquée, onéreuse et diminuant la fiabilité du nucléaire ».
Quant à l’autre sujet possible de censure : les retraites. « Au terme du conclave, il n’est pas exclu que nous en déposions une », révèle Chenu. « La gauche pourrait elle aussi en proposer une. Nous avons déjà montré que nous étions capables de voter une motion de censure émanant de la gauche et d’en déposer une nous-mêmes, rien ne nous en empêche », prévient-il. « Ce gouvernement cherche à temporiser », critique par ailleurs Sébastien Chenu. « Imaginez dire à François Bayrou ‘Vous êtes Premier ministre pour quinze ans, mais à condition de rester inactif’, il signerait immédiatement », plaisante-t-il.