Le lundi 31 mars, Marine Le Pen a reçu une sentence de quatre ans de détention, dont deux ans ferme qui seront purgés sous forme de détention à domicile avec un bracelet électronique. Par ailleurs, elle a écopé d’une interdiction de se présenter à des élections pendant cinq ans. Ce verdict est tombé dans le cadre de l’affaire concernant les assistants parlementaires du Front National.
Marine Le Pen, ainsi que huit autres députés européens, ont été jugés coupables de détournement de fonds publics par le tribunal de Paris. Cette condamnation s’inscrit dans l’affaire des assistants parlementaires du Front National (FN) et compromet sérieusement la future candidature de Le Pen à l’élection présidentielle, tout en suscitant un flot de réactions politiques.
Les alliés du RN crient à la manipulation politique
Alors que Marine Le Pen n’a pas encore fait de déclaration, Jordan Bardella, président du Rassemblement National (RN), a partagé ses réflexions sur X. « Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Marine Le Pen qui est condamnée injustement ; c’est la démocratie française elle-même qui est prise pour cible,” a-t-il exprimé avant de se rendre à une réunion de crise au siège du parti.
Eric Zemmour, de son côté, a également réagi sur X en affirmant que « ce n’est pas aux juges de diriger le choix des électeurs ». Il a ajouté : « Peu importe nos différences, Marine Le Pen a toute légitimité pour se présenter aux élections ». Il a critiqué le pouvoir excessif des juges dans les décisions politiques, plaidant pour une réforme totale de ce système.
Eric Ciotti, allié de la cheffe des députés RN, a également exprimé son indignation sur X, se questionnant si « la France est encore une démocratie authentique ». Il a parlé d’« une chasse aux sorcières judiciaire intolérable » qui « empêche notre pays de suivre son destin démocratique ». Il estime que des mécanismes systématiques écartent des candidats comme François Fillon et maintenant Marine Le Pen.
« Je soutiens entièrement Marine en cette période difficile. »
Marion Maréchalsur son compte X
Marion Maréchal a dénoncé sur X les juges qui, selon elle, prennent des décisions au-dessus de l’électorat souverain pour punir Marine Le Pen, affirmant que cette dernière n’a jamais été battue par les urnes. Elle accuse le camp nationaliste et leur mouvement politique de subir continuellement des attaques injustes, ajoutant que Le Pen était au seuil de la victoire électorale, ce qui justifierait la condamnation.
La gauche « prend acte » de la situation
Dans un communiqué, La France insoumise (LFI) a indiqué qu’elle prend acte de la décision de justice, même si elle estime inadmissible qu’aucun recours ne soit possible pour un citoyen. LFI souligne la gravité des faits avérés, critiquant le slogan « tête haute, mains propres » du parti de Le Pen. Selon elle, le Rassemblement national devrait être combattu dans les urnes et non au tribunal.
Jean-Luc Mélenchon a relayé ce communiqué sur X, soulignant que déchoir un élu de son mandat devrait être une décision populaire via un référendum révocatoire, comme proposé pour une future 6e République.
Clémentine Autain, députée écologiste et ex-LFI, a salué la décision de justice, affirmant qu’elle renforce l’État de droit que l’extrême droite tente de subvertir. Elle a souligné que les élus doivent être traités comme tous les citoyens, sans privilèges, et que l’inéligibilité est un outil crucial pour protéger le système démocratique.
« Le détournement de 2,9 millions d’euros de fonds publics est intolérable et moralement répréhensible, comme le proscrit la loi. »
Clémentine Autainsur son compte X
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, a appelé au respect des décisions de justice, insistant sur le fait que la justice doit être équitable pour tous, également pour Mme Le Pen qui demande de la rigueur judiciaire.
Emmanuel Grégoire, député socialiste, a abondé dans ce sens, déclarant que la condamnation de Le Pen ne constitue ni une crise démocratique ni un jugement politique. Il a affirmé que les idées de Le Pen seront toujours présentes dans le débat public français qu’il continuera à combattre.