Quelle approche la France et l’Union européenne devraient-elles envisager concernant la situation en Ukraine ? François Bayrou aborde cette question lundi lors de son intervention devant les députés à l’Assemblée nationale et mardi devant les sénateurs.
Au lendemain de la réunion au sommet de Londres et à peine trois jours après l’intense confrontation entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump à la Maison Blanche, les députés français prennent en main la question ukrainienne. Des discussions symboliques seront organisées, sans vote final, ce lundi 3 mars à l’Assemblée nationale et le lendemain au Sénat.
Les divers partis auront l’occasion d’interpeller le chef du gouvernement et de partager leur vision sur la situation actuelle, notamment face à l’initiative américaine de se rapprocher de la Russie.
Un « nouvel épisode »
Pour Bruno Fuchs, à la tête de la commission des affaires étrangères et membre du MoDem, il ne s’agit plus simplement d’affirmer un soutien à l’Ukraine, mais de regarder vers l’avenir : « Il est essentiel d’obtenir l’avis des groupes parlementaires sur cet ‘épisode’ qui débute, centré sur le cessez-le-feu et la construction d’une paix durable ».
De ce fait, ce « nouvel épisode » sera au cœur des échanges, ainsi que les problématiques qui en découlent : « Comment bâtir notre défense nationale ? Quelle répartition des rôles entre l’Union européenne et l’OTAN ?« , énumère Anna Pic, députée socialiste.
« L’Europe ne peut plus être dépendante d’un soutien américain incertain. »
Une porte-parole des Républicainsinterviewée par 42mag.fr
Du côté des Insoumis, la priorité est d’obtenir des éclaircissements du gouvernement sur l’OTAN et les actuelles discussions : « Est-il clair que l’Ukraine ne deviendra pas membre de l’OTAN ?, questionne le député Adrien Clouet. Quelles institutions, au sein de l’UE ou à l’extérieur, sont prêtes à réunir les parties impliquées pour une résolution diplomatique du conflit ? »
Ce débat doit aussi permettre de préciser les positions de chacun, espère Gabriel Attal, chef de file des élus Renaissance : « Certains partis nous sermonnent sur le soutien à l’Ukraine alors qu’il y a un an, lorsqu’il s’agissait de voter pour l’accord bilatéral de soutien à l’Ukraine que je présentais en tant que Premier ministre, ils s’y sont opposés – à l’extrême gauche – ou ont choisi l’abstention – à l’extrême droite. Ce débat sera une confrontation avec la réalité pour chaque groupe parlementaire. », conclut celui qui a occupé le poste de Premier ministre.