La ministre de l’Éducation nationale avait indiqué que cette mesure ne respecte pas les règles établies.
La ministre de l’Éducation nationale a proclamé un « moratoire sur l’arrêt des décharges d’enseignement prévu pour la rentrée 2025 » concernant les directeurs d’écoles parisiens. Ces derniers bénéficient actuellement d’un statut particulier qui avait été mis en question. L’annonce a été faite par le ministère ce mardi 18 mars dans un communiqué officiel.
Le communiqué précise qu’Élisabeth Borne a initié le 27 février dernier une consultation incluant le ministère, l’académie de Paris et la Ville de Paris. L’objectif de cette concertation est de définir les modalités d’un régime de décharge d’enseignement pour les directrices et directeurs des écoles publiques de l’académie de Paris qui soit en conformité avec la législation. Afin de permettre à cette discussion d’atteindre ses objectifs dans les meilleurs délais, la ministre d’État a statué sur un moratoire concernant les suppressions de décharge d’enseignement initialement prévues pour la rentrée 2025, continue le communiqué.
« Nous sommes enchantés par cette décision »
Dans une réaction enthousiaste, Géraldine Langlade, membre de l’association des directeurs d’école ADE 75, qui a contesté la réforme aux côtés des syndicats, a déclaré : « Nous sommes enchantés par cette décision qui nous offre un an supplémentaire pour négocier ». À Paris, depuis 1982, les directeurs d’écoles bénéficient d’une décharge de leur service d’enseignement dès cinq classes, au lieu de treize partout ailleurs dans le pays, leur permettant de se consacrer pleinement à leurs fonctions de direction.
Cependant, d’après Elisabeth Borne, ce dispositif particulier n’était plus « en adéquation avec la réglementation », soulignant ainsi une « impasse juridique et financière ». Elle avait appuyé ses propos sur les recommandations de la Cour des comptes, qui avait exhorté l’État à arrêter de financer ce système dont le coût était assumé par la mairie de Paris jusqu’en 2019. Cette charge financière était estimée à 116 millions d’euros pour l’année 2023-2024. Le personnel des écoles parisiennes a récemment exprimé leur mécontentement face à l’annulation de ce régime dérogatoire de décharge d’enseignement, qui existe grâce à un accord entre la ville et l’État. Les conclusions de la concertation sont attendues pour « la fin du mois d’avril ».