En l’espace de trois mois, la valeur boursière du constructeur de voitures électriques a chuté de 50 %. De nombreux anciens adeptes des véhicules électriques emblématiques ont décidé de ne plus apporter leur soutien à Elon Musk, y compris plusieurs dirigeants français.
Elon Musk est-il en train de subir les conséquences de son soutien à Donald Trump ? Le PDG de Tesla est confronté à une diminution des ventes de ses véhicules électriques : une baisse de 50% en Europe et de 26% en France au mois de février, selon la plate-forme automobile PFA.
Alors que la compétition s’intensifie dans le domaine de l’électrique, les appels au boycott semblent avoir un impact considérable. Cela est particulièrement vrai pour certains dirigeants en France. Malgré la présence d’une trentaine de Tesla sur le parking de l’entreprise dirigée par Romain Roy, située près d’Orléans, ces véhicules sont destinés à disparaître.
Réagir par l’action économique
Romain Roy, qui est aussi vice-président d’Orléans métropole, est un fournisseur de solutions solaires qui a l’habitude de commander plusieurs voitures Tesla chaque année pour ses 200 employés. Toutefois, le mois dernier, il a décidé d’annuler une commande important. « L’année dernière, nous avons commandé quinze véhicules, mais suite aux divers propos d’Elon Musk, comprenant des gestes controversés et des messages prônant ‘America first’, l’écologie est passée au second plan », explique-t-il.
C’est à ce moment que Romain Roy a choisi de réagir en annulant la commande. « Je ne veux plus contribuer financièrement à Elon Musk », affirme-t-il. Pour remplacer les Tesla, il s’est tourné vers des fabricants européens, malgré un surcoût de 10 000 euros par véhicule. « Cela représente un investissement supplémentaire de 150 000 euros », précise-t-il.
Romain Roy poursuit : « Aujourd’hui, puisque nous avons les moyens de procéder ainsi, nous le faisons. Nous ne comptons pas nous débarrasser de nos Tesla actuellement, car ce sont de bons véhicules, mais nous cesserons d’acheter de nouveaux modèles tant que Musk soutiendra Trump. » Depuis qu’il a exprimé sa position, le chef d’entreprise a reçu « des milliers de messages ». « 90% des réactions sont très favorables », dit-il. Ce boycott de Tesla est aussi, pour Romain Roy, une manière de s’opposer aux États-Unis et à leurs menaces économiques depuis l’arrivée au pouvoir de Trump.
« J’ai acheté cette voiture avant que Musk ne change »
Le gouvernement américain actuel a également incité Laurent Jobart à choisir une autre marque pour sa voiture de société à Toulouse. « Tant qu’Elon Musk restera impliqué dans Tesla, nous n’achèterons plus leurs véhicules », annonce-t-il.
Auparavant, avant que le milliardaire ne prenne un virage extrémiste, Laurent était fier de sa Tesla blanche, qui portait le logo de sa société, Alpha Wind. « J’étais vraiment un admirateur de Musk et de ses contributions à l’électrification des véhicules. Deux ans et demi plus tôt, elle était très convoitée. Maintenant, c’est terminé », déplore-t-il.
[Elon Musk] a complètement dégradé l’image de la marque.
Laurent Jobard, directeur d’Alpha Windà 42mag.fr
Pour ces raisons, le dirigeant toulousain a récemment opté pour un modèle électrique d’une entreprise coréenne. Laurent Jobart a également supprimé toutes les images de sa Tesla des réseaux sociaux de sa société et prévoit de la restituer dans les prochains mois. Entre-temps, il a apposé un autocollant sur le coffre du véhicule : « J’ai acheté cette voiture avant que Musk ne change », un message qui gagne en popularité en Europe.