« On ne pensait pas que cela arriverait », déclare le représentant syndical, suite à la récente annonce concernant un plan de préservation des emplois pour l’emplacement de l’ancienne manufacture Ford à Blanquefort. Pour de nombreux employés, cela représente « 35 ou 40 années » de service.
Jeudi, la société d’équipement automobile MMT-B à Blanquefort (Gironde) a annoncé la suppression de 197 emplois, une décision qualifiée de « désastre social » par Régis Labasse, secrétaire du Comité social et économique de l’usine, ainsi que représentant syndical FO. Cette entreprise, qui se spécialise dans la fabrication de boîtes de vitesses sur l’ancien emplacement de l’usine Ford à Blanquefort, a révélé un plan de sauvegarde de l’emploi, réduisant près de la moitié de son personnel. Actuellement, l’entreprise emploie 420 individus.
Dans un premier temps, les réductions de personnel se feront via un plan de départ volontaire. Régis Labasse exprime sa surprise: « Il y a deux mois, nous n’aurions jamais imaginé cela ». Il précise également que l’âge moyen des travailleurs dans cette usine est de 47 ans, mais que beaucoup ont « 35 à 40 ans de service ». Apprendre que 50 % des employés devront quitter l’entreprise est un choc difficile à accepter.
Diminution des commandes pour Ford
Pour expliquer ces suppressions d’emplois, la direction de MMT-B incrimine une chute des commandes pour les boîtes de vitesse manuelles destinées à Ford, qui est un produit central pour l’entreprise. Régis Labasse note que « la diminution des volumes concernant les boîtes de vitesses manuelles était anticipée, mais pas à un rythme aussi rapide ». Il poursuit en expliquant que « notre production est immédiatement réduite de 30 % », ce qui engendre un « sureffectif. La direction a donc dû lancer un plan de sauvegarde de l’emploi ».
Les employés concernés par ce plan savent « depuis hier qu’ils ne seront pas en poste au 1ᵉʳ novembre ». Bien que l’information ne leur ait pas été communiquée directement, « la suppression de leur poste leur a fait comprendre la situation », souligne le délégué FO. Les représentants syndicaux « vont négocier le plan jusqu’au 26 juin. Ensuite, un plan de départs volontaires sera mis en place entre le 1er juillet et la fin septembre pour les salariés qui envisagent de partir, suivi de notifications de licenciement », explique Régis Labasse.
Absence de représentants élus
L’intersyndicale a sollicité l’aide des autorités pour diversifier la production de l’usine, mais aucun élu, maire ou député, n’a encore visité le site pour rencontrer les travailleurs. « Nous prévoyons une réunion intersyndicale dès lundi pour discuter avec les salariés de nos options », conclut le délégué FO. « Nous espérons également la venue du dirigeant de Mutares France, car jusqu’à maintenant, ils absorbent notre argent sans rien faire de concret ». MMT-B a été acquis en 2023 par le fonds d’investissement allemand Mutares.