Paris (AFP) – La fille du violeur français condamné Dominique Pelicot a déclaré jeudi qu’elle avait déposé une plainte contre son père l’accusant d’abus sexuels, après avoir été emprisonné pour avoir séduisé et violé sa mère Gisele Pelicot avec des dizaines d’étrangers.
Caroline Darian, dont les parents sont maintenant divorcés, ont déposé la plainte mercredi, accusant Dominique Pelicot de l’avoir droguée et d’avoir commis des « abus sexuels » contre elle, a-t-elle déclaré à l’AFP dans une interview.
Elle a dit qu’elle avait intenté une action en justice en tant que « message à toutes les victimes » d’abus sexuels qui ont été drogués pour ne pas abandonner.
Darian a dit qu’elle soupçonnait que Dominique Pelicot l’avait abusée aussi après que des photos de son corps nu et inconsciente ont été trouvées parmi les dossiers détaillés qu’il a tenus de ses crimes.
Dominique Pelicot, 72 ans, a toujours nié avoir maltraité sa fille.
« Oui, il l’a nié, mais il a également menti plusieurs fois et a donné différentes versions de l’histoire au cours des deux ans et demi de l’enquête », a déclaré Darian.
Gisele Pelicot, 72 ans, de l’année dernière est devenue une icône féministe pour son courage pendant le procès de son ancien mari pour viol de masse pendant leur mariage.
Elle avait insisté sur le fait que le procès soit tenu en public et a renoncé à son droit à l’anonymat.
Un tribunal du sud de la France l’a condamné à 20 ans pour l’avoir droguée et violée et inviter des dizaines d’hommes à faire de même pendant près d’une décennie.
Le procès sur le viol de masse revire la question du consentement au sein de la loi française
Ses 50 co-accusés ont également été reconnus coupables et ont condamné diverses peines entre trois et 15 ans.
« Nous avons clairement vu devant le tribunal que Dominique n’était à aucun moment de dire toute la vérité sur ce qui s’est passé », a ajouté Darian.
Darian a fait campagne pour la sensibilisation à l’utilisation des drogues pour commettre des abus sexuels et, en 2022, a écrit un livre sur l’épreuve de la famille, « et j’ai cesse de t’appeler papa » (« et j’ai arrêté de t’appeler papa »).
Son nouveau livre sur les victimes d’abus sexuels, intitulé « To Us To Remember » (« Découvrez Qu’ On Se Souvienne »), a frappé les libraires mercredi.
‘Message à toutes les victimes’
Dans le dernier livre, elle se souvient de son temps devant le tribunal lors du procès de son père, le décrivant comme « la pire expérience de ma vie » et son sentiment d’avoir été « la personne qui a été le plus oubliée lors du procès ».
Elle dit que depuis le procès, elle a été plongée dans le « vide abyssal » et une « sensation d’injustice » qui la « écrase ». Elle veut plus que jamais être une voix pour les victimes abusées sexuellement après avoir été droguée, écrit-elle.
« La reconstruction nécessite la reconnaissance de mon statut de victime », a-t-elle déclaré à l’AFP, ajoutant: « Je sais que la route est encore longue ».
Au-delà de « mon cas personnel », la plainte déposée cette semaine représente « un message envoyé à toutes les victimes », a-t-elle déclaré.

« Il est important pour moi de transmettre ce message afin que d’autres victimes » de sédation chimique « puissent se dire qu’il y a des choses à faire, il y a des remèdes et que nous ne devons jamais abandonner ».
Elle a intensifié ses activités publiques depuis le procès, notamment par une ONG qu’elle a créée appelée M’endors Pas (ne vous endormez pas).
« C’est un combat qui nécessite beaucoup de temps, BrainPower et une certaine forme de charge mentale, mais cela en vaut vraiment la peine », a-t-elle déclaré à l’AFP.
« Les choses bougent et je veux croire que cela nous permettra de mettre en place de véritables initiatives et de vraies voies à améliorer pour soutenir les victimes qui en ont vraiment besoin. »