Mercredi, à la télévision, Emmanuel Macron prend la parole à la veille d’une réunion du Conseil européen.
Discours présidentiel à la veille d’un sommet européen crucial
À la veille d’une réunion capitale du Conseil européen centrée sur le conflit en Ukraine, Emmanuel Macron a prévu de s’adresser à la nation à la télévision, ce mercredi 5 mars. Le président a décrit la situation actuelle sur le réseau social X comme étant « un moment de grande incertitude ». Son but est de rassurer les Français au cours d’un discours d’une durée d’environ quinze minutes.
Emmanuel Macron évoque une « bascule de l’Histoire ». Les événements se sont précipités après une confrontation diplomatique au sein du Bureau ovale vendredi soir. Selon l’Élysée, le nombre de courriers reçus concernant l’Ukraine a considérablement augmenté ces derniers jours, illustrant « un déclic ». Lors d’une visite imprévue dans l’Yonne mardi, sans la présence des médias, le Président a constaté chez les Français un sentiment d’inquiétude.
Il entend apporter des clarifications, notamment sur les chiffres, y compris l’augmentation du budget de la défense. Eric Lombard, ministre de l’Économie, a évoqué ce sujet mercredi lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale : « Nous sommes confrontés, depuis peu, à un nouvel ordre mondial qui nous pousse à renforcer nos efforts pour une souveraineté européenne, ainsi que pour la souveraineté nationale, particulièrement en matière de défense. C’est une des priorités que nous établissons sous la direction du président de la République et du Premier ministre pour les mois et les années à venir. » Des efforts financiers seront nécessaires pour soutenir les dépenses militaires.
Le président Macron souhaite aussi expliquer sa position sur la dissuasion nucléaire européenne, la protection de certains pays voisins sous l’égide française, la menace posée par la Russie, tout en réaffirmant les liens avec les États-Unis.
Le flou quant aux sujets abordés lors de l’allocution présidentielle
Avant même sa prise de parole, l’exécutif a rencontré des difficultés concernant un déplacement potentiel d’Emmanuel Macron. Après le Conseil des ministres de mercredi, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a déclaré avec assurance : « Il est possible que le président Macron se rende à Washington avec le président Zelensky et le Premier ministre britannique. Nous sommes actuellement dans des négociations très serrées, impliquant à la fois le président et l’ensemble du gouvernement. Cependant, le président n’a pas encore dévoilé les thèmes de son intervention. »
Or, quelques minutes plus tard, l’Élysée a atténué ces propos : aucun voyage à Washington n’est prévu pour l’instant, mais il y a des « discussions » avec le Premier ministre britannique pour « réduire les tensions avec Volodimyr Zelensky et Donald Trump ». Mardi soir, Emmanuel Macron, après des entretiens téléphoniques avec Donald Trump et Volodymyr Zelensky, a salué l’initiative du président ukrainien visant à relancer le dialogue.
Répercussions politiques et amélioration de l’image
Dans tous les cas, le contexte international redonne naturellement une certaine maîtrise à Emmanuel Macron sur la scène politique. Cette conjoncture le place presque automatiquement sous les projecteurs. Après une période marquée par un affaiblissement perçu depuis la dissolution et des élections législatives décevantes, voire une marginalisation, le président connaît un léger regain de popularité. Sa dernière apparition publique remontait au 31 décembre pour les vœux traditionnels aux Français. Après son allocution, il sera reçu pour un dîner à 20h30 avec Viktor Orban, le Premier ministre hongrois.
Sur le plan formel, le discours est attendu comme un moment grave et solennel. Un ministre a confié à 42mag.fr : « Je ne vois pas d’autre moyen de sensibiliser les Français qu’avec une certaine gravité. » Emmanuel Macron participera également, jeudi, à Bruxelles, à un sommet européen d’une importance considérable depuis le début de la guerre.