Les critiques envers le milliardaire américain résonnent bien au-delà des cercles de la gauche aux États-Unis. Des protestataires affichent une forte opposition aux réductions budgétaires mises en place et aux liens d’Elon Musk avec des éléments de l’extrême droite.
Aux États-Unis, la figure qui incarne le mieux les contestations dirigées contre l’administration Trump n’est autre qu’Elon Musk. Depuis qu’il s’est vu confier la tâche de réduire drastiquement les budgets et les effectifs au sein du gouvernement fédéral, il est devenu la cible privilégiée de l’opposition américaine. Le week-end dernier, près d’Atlanta, en Géorgie, une manifestation s’est tenue devant un showroom Tesla, marque appartenant à celui qui est considéré comme la personne la plus fortunée sur la planète. Cette mobilisation a mis en lumière la croissance de la désapprobation envers Elon Musk, qui dépasse désormais les clivages partisans classiques.
Environ cinquante personnes se sont rassemblées le long de la route principale. Malgré leur faible nombre, les klaxons des véhicules qui passent encouragent Christine, 75 ans, qui proteste pour la première fois de sa vie, afin de défendre les droits de son époux, ancien militaire. « Ils ont déjà réduit les effectifs de tant d’employés au sein de l’agence des vétérans ; nos anciens combattants vont pâtir de toutes ces réductions, s’exclame-t-elle. C’est pourquoi beaucoup se joignent à cette protestation. Mais la portée de cette action est bien plus grande : le sujet des vétérans transcende le clivage entre démocrates et républicains ! C’est une problématique qui fédère et indigne à travers les partis. »
Les propriétaires de Tesla choisissent la discrétion
A cela s’ajoute l’inquiétude suscitée par les sympathies du milliardaire pour l’extrême droite, et par ses gestes nazis répétés en public. « Soutenez un fasciste, achetez une Tesla », indique la pancarte brandie par Zacharie. « En arrivant ici tout à l’heure, j’ai aperçu une femme sur le parking qui nous a affirmé qu’elle venait de se séparer de sa Tesla. Cela nous a réchauffé le cœur, et nous espérons vraiment que notre mouvement aura un impact économique sur Musk. C’est le seul langage qu’il semble comprendre », déclare-t-il.
Récemment, les ventes de Tesla ont connu un recul aux États-Unis, et certaines voitures ont été vandalisées avec des tags ou des autocollants, bien que le mot d’ordre demeure pacifique, comme l’affirme Adam. Toutefois, sa patience a des limites : « Je tente de suivre les principes non-violents prônés par Martin Luther King, mais avec Donald Trump à la tête du pays, je ne peux plus m’en tenir à la non-violence, je le reconnais. » En conséquence, les propriétaires de Tesla préfèrent se faire discrets ; ni eux ni les représentants du showroom n’ont souhaité s’exprimer à notre micro ce jour-là.