En soirée, le président de la cour d’appel de Paris a évoqué des « menaces » visant les juges responsables du verdict ayant conduit à la condamnation de Marine Le Pen à une peine de cinq ans d’inéligibilité.
Lancement d’une pétition pour soutenir l’indépendance judiciaire
À la suite des propos menaçants dirigés vers les juges ayant décidé de la condamnation de Marine Le Pen à deux ans de prison ferme et à une interdiction de cinq ans d’exercer un mandat électif dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs des assistants parlementaires du Front national, le Parti socialiste a initié une campagne de signatures. Cette campagne a pour objectif de défendre la liberté des tribunaux, comme évoqué dans un communiqué récent émis ce lundi 31 mars par le PS. Le communiqué met en garde contre une « attaque sérieuse contre l’institution judiciaire et son impartialité » et encourage le grand public à soutenir une déclaration nommée: « protégez notre système démocratique, protégez la Justice ». Le PS insiste sur le fait que « personne n’est exempt des lois, surtout ceux qui aspirent à occuper les plus hautes responsabilités de l’État », comme on peut le lire sur leur site officiel.
Cette initiative vise à contrer une autre pétition mise en avant plus tôt dans la journée par Jordan Bardella, le leader du RN. Celui-ci en appelle à « un mouvement populaire et pacifique », en partageant un lien vers un texte critiquant « la dictature judiciaire ».
Menaces individuelles sur les réseaux sociaux
Le président de la cour d’appel de Paris, Jacques Boulard, a exprimé lundi soir son inquiétude quant aux « propos menaçants » visant les magistrats impliqués dans le verdict, en mettant en avant des « attaques spécifiques sur les réseaux sociaux concernant les trois juges du tribunal ». Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a également fait part de son « alarmante préoccupation » concernant les « réactions intenses » qu’il juge capables de « compromettre sérieusement l’indépendance de l’autorité judiciaire ».
Dans ce climat tendu, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a fait savoir via le réseau social X que « les propos menaçants visant les juges du tribunal de Paris sont inadmissibles dans une démocratie et posent un risque pour l’autonomie de l’institution judiciaire ».