Les boutiques dédiées à la vente de jeux vidéo en France sont mises sur le marché. Suite à cette annonce surprenante, les employés restent dans l’attente, espérant qu’un nouvel acquéreur se manifestera.
Les boutiques Micromania en quête de repreneur
Les magasins Micromania sont actuellement mis en vente. Cette marque, forte de ses 300 boutiques à travers la France, est un nom familier pour les amateurs de jeux vidéo, avec une histoire riche de plus de quatre décennies. Environ 1 200 employés ont appris, en même temps que le grand public, la nouvelle peu réjouissante par une simple publication en ligne du PDG de Game Stop, entreprise américaine qui détient Micromania depuis 2008. Micromania reste l’un des derniers refuges pour l’achat « physique » de jeux vidéo dans un marché où le numérique continue de gagner du terrain.
Avec la sortie très attendue du jeu Monster Hunter, une foule impressionnante de clients a franchi les portes des magasins Micromania ce matin-là. Ces visiteurs, en majorité dans leur vingtaine ou trentaine, préfèrent visiter leur boutique locale plutôt que de se tourner vers les achats en ligne. « Avec un ami, on a décidé d’acheter le jeu en magasin », plaisante un client, critiquant gentiment un troisième camarade qui opte pour les versions numériques.
« Feuilleter les jeux et leurs pochettes en boutique procure une satisfaction similarie à celle de chercher des vinyles chez un disquaire », partage un autre client. Certains d’entre eux fréquentent Micromania depuis l’âge de « 5 ou 6 ans ». « J’avoue acheter aussi en ligne », confie un client. « Il n’est pas toujours possible de se rendre en magasin, mais le contact direct reste, selon moi, très précieux. Ce serait une vraie perte si cela venait à disparaître. »
Un engouement durable pour les formats traditionnels en France
Dans un communiqué destiné à ses clients, Micromania a insisté sur le fait que « les activités se poursuivent normalement ». Ryan Cohen, le PDG de Game Stop, a fait cette annonce brusquement entre deux déclarations de soutien à Donald Trump sur le réseau social X, le 18 février, usant d’ironie sur le sujet. Ce message apportait une mauvaise nouvelle, agrémentée de réflexions sur les taxes élevées et des opinions sur le wokisme et le socialisme.
« On nous a immédiatement assuré que cela ne changeait rien pour le moment, le temps de voir s’il y aura un repreneur ou non », explique Wilfried Agapit, représentant syndical de la CFDT chez Micromania. Il croit fermement en la pérennité des magasins de jeux vidéo. « La proportion de jeux dématérialisés est de 80 à 90 % aux États-Unis et en Asie », précise le syndicaliste. « En France, le chiffre tourne autour de 50 %, car il existe un fort attachement à l’achat physique. Micromania a d’ailleurs diversifié son offre en ajoutant des produits dérivés, et cela a fait de la France le dernier pays européen à réaliser des bénéfices. »
Micromania a des atouts pour séduire un potentiel acquéreur, avec des bénéfices avoisinant les dix millions d’euros en 2023, des résultats positifs prévus pour 2024, et une année 2025 prometteuse grâce au lancement imminent de la Switch 2, la nouvelle console de Nintendo.