Lors de la conférence de presse tenue jeudi par le procureur de la République à Aix-en-Provence, il a été indiqué que l’enquête s’oriente désormais vers une hypothèse criminelle comme piste principale.
La tragique disparition du jeune Émile Soleil le 8 juillet 2023 à Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, ne semble pas être un simple accident. Le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 27 mars, a évoqué la « probabilité de l’intervention d’une tierce personne« . D’après lui, les restes du petit garçon ont été déplacés volontairement. Pour le moment, aucune personne n’a été officiellement inculpée. Les grands-parents d’Émile, ainsi que son oncle et sa tante, qui avaient été placés en garde à vue mardi, ont été relâchés.
Les 15 enquêteurs qui travaillent sur cette affaire orientent désormais leur investigation vers une piste criminelle, sur la base d’analyses scientifiques très précises. Les experts ont découvert sur le crâne d’Émile des signes révélateurs d’un traumatisme facial sévère. Après plusieurs mois d’investigation, il a également été constaté que les ossements et les vêtements de l’enfant, découverts un an après sa disparition dans une forêt située à 1,5 kilomètre de la maison de ses grands-parents, avaient été déplacés et déposés peu avant leur découverte par une promeneuse, suggérant une possible mise en scène. Les examens indiquent que le corps de l’enfant ne s’est pas décomposé dans les vêtements retrouvés, mais a pu être conservé ailleurs.
L’hypothèse d’une implication familiale reste ouverte
Il semble donc fort probable que l’enfant ait été victime d’un homicide. Cela conduit naturellement les enquêteurs à examiner de près les proches présents dans la maison de vacances lors de sa disparition : ses grands-parents, qui en étaient responsables, ainsi qu’un oncle et une tante. Ainsi, quatre personnes ont été interrogées cette semaine. Malgré de longs interrogatoires pour homicide volontaire et recel de cadavre, les enquêteurs n’ont pas obtenu d’aveux ni assez de preuves pour présenter un des membres de la famille devant un juge d’instruction.
Selon le procureur de la République, ces premiers placements en garde à vue étaient indispensables et l’hypothèse de l’implication familiale n’est pas écartée. Les 48 heures prévues pour ces gardes à vue n’ont pas été totalement utilisées. Il reste entre deux et quatre heures, ce qui permettrait éventuellement de les prolonger si de nouveaux éléments apparaissaient. En cas d’indices plus substantiels, il serait possible de convoquer les membres concernés directement devant les juges d’instruction.
De nouveaux éléments pourraient émerger sous la forme de nouveaux indices ou de témoignages supplémentaires. À la suite des gardes à vue, il est possible que certaines déclarations changent. La maison des grands-parents a été fouillée, bien que le contenu exact des éléments saisis ne soit pas connu. À l’extérieur, le véhicule du grand-père et un van pour chevaux ont été emmenés pour être examinés à l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie à Pontoise, près de Paris. Les longues séances de garde à vue, notamment celles concernant le grand-père, ont été intégralement enregistrées et feront l’objet d’une analyse minutieuse.