À l’instar de ce qui se fait en Inde ou en Amérique du Nord, Christophe Périllat souhaite que le plan, qui sera révélé par la présidente de la Commission européenne mercredi, inclut une exigence concernant une forte proportion de production locale.
« Il est crucial de défendre l’ensemble de notre secteur grâce à une stratégie visant à privilégier le contenu local », déclare Christophe Périllat, le directeur général de l’entreprise française Valeo, spécialisée dans l’équipement automobile, lors de son passage sur France Inter, le mercredi 5 mars. Ce même jour, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, doit annoncer un nouveau programme d’aide pour le secteur automobile européen, actuellement en pleine transformation vers des véhicules électriques. Elle a déjà mentionné son intention d’alléger certaines contraintes réglementaires liées aux émissions de CO2, dans le but d’éviter des sanctions financières pour un secteur sous pression.
Selon Christophe Périllat, ce nouveau programme est une « nécessité immédiate », car « le passage à l’électrique affecte les emplois »,. Il exprime également ses préoccupations face à la compétition venue de « pays extérieurs et de constructeurs variés », bénéficiant de « conditions de compétitivité différentes », englobant des coûts salariaux et de production inférieurs. « Cela représente une deuxième menace pour l’industrie en Europe », avertit-il.
Produire en Europe pour le marché européen
Christophe Périllat souhaite que ce projet inclue une exigence de « contenu local européen pour les véhicules commercialisés en Europe ». Une telle mesure « garantirait le renforcement de l’industrie européenne, ainsi que la pérennité des usines et des emplois ». Il prend l’exemple de l’Inde, qui a exigé qu’en 2030, « 80% des composants des voitures vendues sur son territoire soient fabriqués localement ». Un exemple similaire est nord-américain avec l’Alena, qui impose que « 75% de la valeur des véhicules assemblés soit composée de contenu local ».
Pour Christophe Périllat, il est « légitime, pour relancer l’industrialisation en Europe, d’exiger une forte proportion de contenu local », non seulement pour les batteries, mais aussi pour « l’électronique et les logiciels ». Il conclut avec optimisme : « Cette idée de contenu local est tellement évidente et efficace, je suis très optimiste quant à son adoption massive. »