Selon l’ex-président français, l’expérience de Donald Trump dans le domaine de la télé-réalité complique aujourd’hui la compréhension de sa méthode de gouvernance aux États-Unis.
« Donald Trump est comme un personnage de fiction devenu réalité », a déclaré François Hollande, l’ancien président socialiste, lors d’une conférence au festival Séries Mania le dimanche 23 mars. Il s’agissait d’une discussion autour de la représentation de son ancien poste dans les séries télévisées. Questionné sur la manière dont les films et séries dépeignent Donald Trump, François Hollande, aujourd’hui député de Corrèze et président de la France de 2012 à 2017, a évoqué devant plus de 400 personnes que Trump « avait, avant de prendre ses fonctions, expérimenté la télé-réalité » grâce à l’émission The Apprentice, dans laquelle il était à la recherche du candidat idéal pour son entreprise.
« Il incarnait un personnage (…) ce qui rend très complexe de discerner s’il est dans le jeu ou dans la prise de décision, si ses propos relèvent de la provocation digne d’une réplique de série ou d’une véritable décision. C’est cela qui constitue la grande menace dans sa manière de diriger les États-Unis », a expliqué Hollande. « Le populiste est un personnage, » a-t-il poursuivi, soulignant que les « populistes » tels que Donald Trump, le président argentin Javier Milei, et l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson « ont toujours un style capillaire distinctif » pour « marquer les esprits ».
En revanche, François Hollande a loué Volodymyr Zelensky, décrit comme « un homme d’État courageux » et un « acteur talentueux », après la diffusion d’une scène de sa série Serviteur du peuple où il interpréte un dirigeant ukrainien avant de l’être dans la réalité. Entre les extraits de séries telles que « Baron noir » ou Borgen, la conférence a parfois viré au one-man show.
La démocratie, une source d’inspiration pour la fiction
François Hollande a, à plusieurs reprises, amusé l’assistance en traitant du mythe du bouton rouge supposé déclencher une arme nucléaire ou en se remémorant le « premier feuilleton » qu’il a suivi, Janique Aimée. Cette série mettait en scène « une jeune infirmière partagée entre plusieurs choix de vie et se déplaçant en Solex », une allusion implicite aux photos ayant révélé sa liaison avec Julie Gayet en 2014, où il la rejoignait à scooter.
Il a également souligné que « toutes les séries ou presque prenaient place dans des démocraties », car elles ne peuvent se dérouler « ni au Kremlin, ni à l’intérieur du palais de Xi Jinping » ou en « Corée du Nord », en raison du manque d’informations sur le fonctionnement interne de ces États, alors que « dans les démocraties, tout est transparent ». « La démocratie a toujours coexisté avec la caricature, le ridicule, la satire. En réalité, ce spectacle que vous donne la série est un hommage à notre démocratie », a-t-il déclaré, suscitant des applaudissements nourris de l’audience.