Richard Foltzer, qui occupe le poste de juge d’instruction à Nanterre et est également secrétaire général de l’Association française des magistrats instructeurs (AFMI), a exprimé son opinion ce mardi sur France Inter au sujet du recours à la visioconférence pour interroger les détenus. Cette mesure est incluse dans le projet de loi actuellement examiné par l’Assemblée nationale, visant à combattre le trafic de drogue.
« Les interrogatoires sont essentiels; ils ne se conduisent ni à la hâte ni derrière un écran », a affirmé Richard Foltzer, juge d’instruction à Nanterre et secrétaire général de l’Association française des magistrats instructeurs (AFMI), lors d’un entretien avec France Inter, le mardi 18 mars. Il s’exprimait sur l’utilisation de la visioconférence pour interroger les détenus.
Cette technologie de visioconférence est en voie de généralisation, dans l’objectif de mettre fin aux transferts de détenus et d’éliminer les risques d’évasion, tel que ce fut le cas dans l’affaire Amra. Cette approche est incorporée dans un projet de loi destiné à combattre le trafic de drogue, actuellement débattu à l’Assemblée nationale depuis ce lundi.
« Si l’objectif est simplement de questionner quelqu’un pendant quinze minutes pour obtenir un code téléphonique, ça ne pose pas de problème. Aucun juge d’instruction ne fera une fixation sur la nécessité d’avoir la personne dans son bureau », a expliqué Richard Foltzer à France Inter. Cependant, « la réalité des interrogatoires est qu’ils sont cruciaux, ne se réalisent pas en quelques minutes et nécessitent une présence physique. Surtout dans les affaires les plus complexes, la qualité de l’instruction prend une dimension cruciale ».
Déficit en personnel policier et gendarmesque
En conséquence de l’affaire Amra, dit-il, « le souci de sécurité de l’administration pénitentiaire envers ses agents est encore plus accru, et pour certains cas, elle insiste sur la nécessité d’escortes plus robustes », a-t-il ajouté, pointant du doigt le manque actuel de policiers et gendarmes pour accompagner ces escortes renforcées. « C’est une complication qui ne cesse de croître et atteint son paroxysme, entraînant des enquêtes différées de plusieurs mois. »
Les discussions ont débuté le lundi 17 mars à l’Assemblée nationale. Les élus débattent vigoureusement durant une semaine autour de la proposition de loi sénatoriale qui vise à éradiquer le problème du trafic de stupéfiants.