En décembre 2023, la préfecture du Nord avait mis fin à l’accord d’association entre cet établissement privé de Lille et l’État, en raison de « manquements graves aux principes fondamentaux de la République » selon ses dires. Toutefois, mercredi, cette résiliation a été annulée par la justice.
Le lycée musulman de Lille, nommé Averroès, a vu son contrat d’association avec l’État réinstauré par une décision de la justice administrative. Selon le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ce lycée est un véritable « bastion de l’infiltration islamiste ». Le jeudi 24 avril, suite à la décision de justice rendue la veille, le ministre a exprimé son désir « que l’État interjette appel ». Lors d’une conférence de presse à Marseille, il a souligné l’importance de lutter avec la plus grande détermination contre ce qu’il décrit comme « des faits graves révélant une infiltration islamiste qu’il souhaite combattre fermement ».
Le contrat d’association entre le lycée Averroès et l’État, qui avait fait de cet établissement le principal lycée musulman sous contrat en France jusqu’en septembre 2024, a été annulé en décembre 2023 par la préfecture du Nord. Cette annulation était justifiée par une référence à des « entorses graves aux principes essentiels de la République ».
Absence de « manquements graves » d’après le tribunal
Bruno Retailleau a précisé que « la décision ne concernait pas la fermeture de l’établissement, mais la suspension d’un contrat d’association, un dispositif par lequel l’État finance, avec les impôts des citoyens, cette institution ».
Le mercredi précédent, le tribunal administratif de Lille a motivé son annulation de la résiliation en expliquant que la preuve de « manquements graves au droit » n’avait pas été apportée et que la procédure suivie était « marquée par des irrégularités ».
Réaffirmant sa position, Bruno Retailleau a insisté sur la gravité des faits, affirmant que « les faits sont extrêmement sérieux, et les fonds publics ne devraient pas être impliqués dans des structures de ce type ». Il a ajouté : « Pour ma part, j’espère que l’État fera appel de cette décision ».