Lundi, le parlementaire affilié à La France Insoumise pense que cette réduction de 40 milliards d’euros conduira à des résultats opposés à ceux anticipés par l’exécutif.
Le ministre de l’Économie, Eric Lombard, a déclaré le dimanche 13 avril que le gouvernement ambitionne de demander un « effort complémentaire de 40 milliards d’euros » afin d’atteindre un déficit de 4,6%. Cette stratégie a été contestée par Eric Coquerel, député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis et président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, qui a partagé son désaccord sur 42mag.fr le lundi 14 avril. Il a qualifié cette mesure de « saignée absolument terrible ».
Coquerel a rappelé qu’ « l’année dernière, il s’agissait déjà de 30 milliards engagés […], d’où une réduction de 1,5 milliard dans le secteur du logement, secteur actuellement en crise et potentiellement explosif sur le plan social », a-t-il souligné. Il a poursuivi en indiquant que « 2,3 milliards de moins avaient été alloués au budget environnemental, alors que les experts estiment qu’un investissement additionnel de 35 à 50 milliards d’euros est nécessaire dans ce domaine. On pourrait énumérer ainsi de nombreux autres exemples », a ajouté le député de LFI.
Est-ce une nécessité pressante de réduire les déficits ?
Eric Coquerel estime que cette politique aura « l’effet inverse de ce que le gouvernement espère », surtout dans la conjoncture actuelle de récession économique. « Cela conduira à une baisse des recettes, ce qui est justement à éviter dans le contexte actuel », a-t-il affirmé.
Le président de la commission des finances propose de considérer plusieurs options, en commençant par « réfléchir à la véritable urgence de réduire les déficits ». « Dans un climat où la problématique de la défense est d’actualité, et face aux menaces posées par Donald Trump, on peut anticiper un repli de la croissance dû à cet environnement instable. Les déficits ne doivent pas être notre priorité stratégique », a conclu le député.
Réintégrer l’ISF, taxer les fortunes…
Pour le président de la commission des finances, il est primordial d’explorer d’autres pistes concernant les origines du déficit, particulièrement « la diminution des recettes ». Il a précisé : « Si des réductions sont à faire, il faut se concentrer là-dessus : restaurer l’ISF, éliminer la flat tax [impôt à taux unique], instaurer un impôt sur les richesses. […] Ce qui grève le budget national, c’est avant tout le capital. »
Ces sujets seront discutés par Eric Coquerel, le mardi 15 avril, lors d’une rencontre avec le gouvernement autour des finances publiques. « Je n’attends pas beaucoup de cette grande messe, mais plutôt des débats parlementaires car il sera crucial de convaincre le gouvernement », a expliqué le député, qui n’exclut pas la possibilité de proposer une motion de censure avec son groupe parlementaire.