Mercredi, le député Liot, Harold Huwart, a exprimé sa inquiétude quant au fait que le préfet du Pas-de-Calais n’ait toujours pas effectué la révocation automatique de Marine Le Pen de son mandat local, après qu’elle ait été condamnée.
La préfecture du Pas-de-Calais est en train d’achever les démarches nécessaires pour retirer son mandat de conseillère départementale à Marine Le Pen, selon une annonce faite le jeudi 10 avril. Cette action intervient environ dix jours après que Marine Le Pen ait été condamnée à une peine de cinq ans d’inéligibilité immédiate.
En réponse à une demande d’information de l’AFP concernant la progression de cette procédure, la préfecture a précisé avoir reçu mardi « la notification du jugement, indispensable pour lancer le processus ». « Nous sommes en train de finaliser la procédure sur cette base », a-t-elle précisé.
Elle maintient son rôle de députée
Avec d’autres cadres du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen a été condamnée le 31 mars à quatre années de prison, dont deux avec sursis sous forme d’un bracelet électronique, ainsi qu’à une amende de 100 000 euros. Cette condamnation est accompagnée d’une peine de cinq ans d’inéligibilité immédiate, ce qui met à mal ses ambitions pour l’élection présidentielle de 2027. Elle a déclaré vouloir faire appel de ce jugement.
Conformément à la jurisprudence du Conseil constitutionnel, Marine Le Pen reste députée du Pas-de-Calais. Cependant, elle ne pourra pas se présenter à d’éventuelles législatives anticipées en cas de nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale. Par contre, elle doit céder le jour même son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais.
Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur mercredi, le député Liot Harold Huwart a exprimé son étonnement que le préfet du Pas-de-Calais n’ait pas encore procédé à la démission d’office de Marine Le Pen de son mandat local.
Il a rappelé qu’un cas comparable en juin 2024 avait conduit à ce que le député de Mayotte, Rachadi Saindou, soit démis de son mandat local dans les 48 heures suivant sa condamnation. Depuis qu’elle a été jugée, la dirigeante de l’extrême droite critique une « décision politique » et affirme qu’elle « bafoue l’Etat de droit ».