Nicolas Mayer-Rossignol exprime son intention d’éviter de créer « l’impression » que le jugement concernant l’ancienne dirigeante du Rassemblement National est « un affrontement politique ».
Le Parti socialiste choisit de s’abstenir du rassemblement anti-extrême droite
Ce dimanche 6 avril, à Paris, se tient un rassemblement dénonçant l’extrême droite, auquel le Parti socialiste a décidé de ne pas prendre part. Cette décision vise à éviter que la condamnation de Marine Le Pen ne soit perçue comme un acte purement politique, a expliqué Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du parti, ce vendredi. Le maire de Rouen a déclaré sur Public Sénat : « Cela pourrait laisser croire qu’il s’agit d’une confrontation gauche contre extrême droite, ce qui n’est pas le cas. Je ne souhaite pas que cela soit interprété comme une lutte partisane. »
Une réponse divergente de La France Insoumise et des Écologistes
De leur côté, La France insoumise et les Écologistes appellent à se réunir ce dimanche, place de la République à Paris, afin de protester contre l’extrême droite. Ce rassemblement est une réponse directe à celui organisé par le Rassemblement national le même jour dans la ville. Nicolas Mayer-Rossignol a expressément déclaré : « Ce n’est pas la bonne approche car nous devrions également sensibiliser la société civile. La question de l’indépendance de la justice ne touche pas seulement les représentants élus. Sinon, nous risquons de fournir des arguments à ceux qui, condamnés par la justice, voudraient se poser en victimes d’un complot politique, ce qui est totalement faux. »
La condamnation de Marine Le Pen
Plus tôt, ce lundi, Marine Le Pen a été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à une peine de quatre ans de prison, dont deux sous bracelet électronique, accompagnée d’une amende de 100 000 euros et d’une inéligibilité de cinq ans avec mise en exécution immédiate. Les juges ont affirmé que « environ 2,9 millions d’euros de fonds publics européens avaient été détournés » par le Front national sur une période de plus de onze ans, de 2004 à 2016. Ils ont également pointé le fait que Marine Le Pen s’était « engagée avec autorité et détermination » dans un « système créé par son père, auquel elle avait participé depuis 2004 ».