La spéculation s’intensifie concernant l’avenir politique de l’individu le plus fortuné de la planète, promu au poste de chef du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) par Donald Trump. La carrière politique d’Elon Musk est-elle sur le point de se terminer prématurément ?
Elon Musk, sous le feu des critiques au sein de sa propre équipe et confronté à des problèmes rencontrés par Tesla, pourrait laisser son poste dans les semaines à venir. C’est la nouvelle qui suscite des discussions énergisées à Washington, révélée par le site Politico qui bénéficie généralement de bonnes sources. Selon ces informations, Musk pourrait abandonner la tête du DOGE, cet « organisme pour l’efficacité gouvernementale », qui a été conçu à côté du gouvernement pour réduire les coûts et les effectifs au sein des administrations.
« Fausses informations », a immédiatement commenté Elon Musk. Pourtant, Politico affirme que Donald Trump a mentionné la possibilité de ce départ lors d’une conversation avec ses proches et ses conseillers, la semaine dernière. Le président des États-Unis a reconnu ses efforts depuis le Bureau ovale le lundi 31 mars et a affirmé que le milliardaire « est aussi à la tête d’une grande société, et finira par s’y consacrer à nouveau ».
Engagé pour une tâche spécifique et temporaire
Il n’est bien sûr pas question de se faire un ennemi de celui qui a lourdement contribué au financement de la campagne présidentielle et qui est propriétaire de l’un des réseaux sociaux les plus puissants du monde trumpiste. Toutefois, les difficultés que rencontre Tesla fragilisent Musk. Dans l’implacable univers de la Maison Blanche, l’idée a émergé que le magnat de la tech, omniprésent, pourrait représenter une gêne politique.
Elon Musk a toujours eu une mission à durée limitée, malgré le flou entourant son rôle spécifique, ni élu ni avalisé par le Congrès. Sa mission devait normalement durer 130 jours, se concluant donc au début du mois de juin, même si le décret instaurant le DOGE prévoyait une fin de mission au 4 juillet 2026 – une date symboliquement marquée par le 250e anniversaire de la déclaration d’indépendance des États-Unis.
Entretemps, ses équipes ont largement réduit les effectifs des ministères, recevant autant d’éloges que de critiques. Le bilan de leur projet reste à évaluer, les nombreuses procédures lancées, ainsi que des annonces retentissantes dont la concrétisation est parfois incertaine, compliquent cette évaluation. Quelques erreurs ont aussi été commises, causant des interruptions de services publics et le gel de certains programmes, comme celui dédié à la prévention de l’épidémie d’Ebola.
Réputation ternie après un bilan en demi-teinte
Cette semaine, Elon Musk a connu un revers symbolique sur la scène politique avec la défaite d’un candidat qu’il avait appuyé financièrement, en versant des millions de dollars. Il était même allé lui rendre visite dans le Wisconsin.
Toutefois, Musk doit surtout affronter la baisse des ventes de Tesla. Un déclin spectaculaire depuis que Donald Trump a été élu, avec une diminution de 13 % des ventes au premier trimestre 2025. La valeur de l’entreprise a été divisée par deux en bourse, ce qui inquiète profondément les investisseurs. Ces résultats sont mis sur le compte de la concurrence chinoise, mais aussi de la mauvaise réputation de Musk, suscitant un boycott et une baisse de la qualité des modèles dans plusieurs pays.
Depuis le début de l’année, la richesse de l’homme le plus riche du monde a chuté de plus de 100 milliards de dollars. Pour relativiser ces pertes, Tesla devrait être relativement épargnée par les tarifs douaniers sévères que Donald Trump a planifiés pour le secteur automobile, puisque environ 75 % des composants de ses véhicules sont d’origine américaine. En outre, Musk conserve une position importante dans le secteur spatial américain, qui est appelé à devenir encore plus crucial dans les années à venir.