Dimanche, des partisans du Rassemblement National se sont retrouvés dans la capitale pour exprimer leur soutien à Marine Le Pen, suite à sa condamnation judiciaire. En réaction, certains groupes de gauche ont également organisé un rassemblement le même jour pour montrer leur appui au système judiciaire, qu’ils considèrent comme étant sous les assauts de l’extrême droite.
Le dimanche 6 avril, une fraction de la gauche a convergé vers la place de la République à Paris à l’invitation des écologistes. Ce rassemblement, qui a accueilli plusieurs milliers de participants, visait à défendre l’État de droit et la justice menacés par les attaques de l’extrême droite suite à la condamnation de Marine Le Pen. Cet événement s’est déroulé sereinement et se veut être une étape initiale vers des manifestations futures.
Parmi la foule, de nombreux militants appartiennent à des partis politiques et des syndicats de gauche, mais on compte aussi beaucoup de simples citoyens. Des participants sans affiliation, tels que le jeune Lucien, touché par les critiques de Marine Le Pen contre la justice : « Je participe peu aux manifestations, mais cette fois-ci, il s’agit pour moi de défendre un symbole majeur de notre démocratie, à savoir le respect de la justice. Je me sens très préoccupé, même terrifié ».
Le cortège reflétait une vive inquiétude quant à la montée des populismes à l’échelle mondiale. « Ce n’est pas seulement Marine Le Pen, c’est un phénomène plus global », commente Sabine, une bibliothécaire impliquée dans la manifestation.
« Ce qui se passe avec Donald Trump ou l’essor de l’extrême droite en Europe est tout aussi alarmant ».
Sabine, une manifestantepour 42mag.fr
« Tous ces faits suscitent une peur notable, d’où notre présence ici, même brièvement, pour démontrer que des valeurs méritent encore d’être défendues », poursuit-elle.
Néanmoins, subsiste une déception parmi les participants concernant l’absence d’union des partis politiques de gauche, notamment avec l’absence du PS et du Parti communiste. Une désillusion également devant le nombre de manifestants, estimée à seulement 5 000 personnes par la Préfecture de police, alors que Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a déclaré sur X la participation de « plus de 15 000 personnes ».
Prochaine mobilisation le 12 avril
« Cet événement a été organisé en urgence, explique Carine, proche des écologistes. Nous n’avons eu que peu de jours pour son organisation. La date coïncidait avec des engagements personnels pour certains, et le beau temps n’incite pas non plus à venir. Beaucoup de militants de gauche sont déjà tellement investis au quotidien qu’il est compréhensible de constater une légère baisse de mobilisation ».
Les organisateurs précisent que ce rassemblement était juste un point de départ avant des actions futurs. Un autre rassemblement est planifié pour le 12 avril, ainsi qu’une mobilisation lors de la fête du Travail, le 1er mai.