Alors que l’interdiction annuelle des expulsions de la France pendant l’hiver prend fin, les défenseurs du logement dénoncent le manque de solutions pour ceux qui ne peuvent pas payer le loyer, indiquant le nombre record d’expulsions en 2024.
À partir du mardi 1 avril, les propriétaires peuvent à nouveau redémarrer la procédure d’expulsion contre les locataires qui n’ont pas payé leur loyer, car la fin de la « trêve » annuelle sur les expulsions au cours de l’hiver a pris fin lundi.
L’année dernière, la Chambre des huissiers de justice nationale a enregistré 171 000 procédures judiciaires pour loyer impayé, une augmentation de 11% par rapport à l’année précédente.
Parmi ces procédures, 24 000 ménages ont été expulsés, selon la Fondation, le Logment des Défavorisés (la fondation pour les injustement logés – anciennement la Fondation Abbé Pierre), une augmentation de 25% par rapport aux 19 000 en 2023.
Et ce nombre a doublé en 10 ans.
Conséquences dramatiques
« Jamais en 50 ans, autant de locataires n’ont été menacés d’expulsion que la trêve hivernale approche de sa fin, et il n’y a pas eu autant de demandes de logements sociaux (HLM) (2,6 millions), de nombreuses personnes inadéquatement hébergées (4,2 millions), ni de nombreux sans-abri (350 000) », a déclaré l’association droit au nom de fédér Mars.
Une étude de la Fondation pour les logés injustement a révélé qu’un tiers des personnes expulsées sont laissées sans logement permanent, et ils sont obligés de vivre avec une famille ou des amis, dans des hôtels ou dormir dans leurs voitures.
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« Ce mode de vie a des conséquences dramatiques pour leur vie professionnelle et personnelle, leur santé physique et mentale, la scolarité de leurs enfants et leurs liens sociaux », a conclu l’étude.
La trêve d’hiver, qui est entrée en vigueur le 1er novembre, s’est également appliquée aux fournisseurs d’électricité, de gaz et d’eau qui ne sont pas autorisés à réduire les services en raison de factures non rémunérées.
La fondation a déclaré que l’inflation et une augmentation des coûts énergétiques signifiaient qu’un record de 1,2 million de ménages a vu leur électricité réduire en 2024.