Le ministre français du commerce extérieur est « profondément choqué » par les lettres envoyées par l’ambassade des États-Unis à Paris, avertissant les entreprises françaises contre l’utilisation de programmes de diversité, l’appelant une « incursion » sur les valeurs françaises.
« Nous ne pouvons pas faire de compromis sur les politiques d’inclusion qui poussent notre pays à progresser sur l’égalité », a déclaré le ministre du Trade étrangère, Laurent Saint-Martin, à RTL Radio, défendant les politiques de la France « en particulier sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans la lutte contre la discrimination et le racisme, et la promotion de la diversité pour aider les personnes handicapées ».
Selon le ministère de l’économie, quelques dizaines d’entreprises françaises faisant affaire avec le gouvernement américain ou cherchant à le faire, ont reçu des lettres leur demandant de certifier qu’elles ne pratiquent pas les programmes pour promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion ou Dei, un objectif du président américain Donald Trump.
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Depuis son inauguration en janvier, Trump a fait de l’élimination des initiatives de Dei une priorité, faisant valoir que de tels programmes sont eux-mêmes discriminatoires – une position qui continue de faire du débat à la fois aux États-Unis et à l’international.
Le bureau du ministre de l’économie, Eric Lombard, a déclaré que les vues de Trump sur Dei « ne sont pas les nôtres ».
« Je considère que nous n’avons pas les mêmes valeurs », a déclaré Saint-Martin, ajoutant qu’il n’était « pas acceptable » d’imposer de telles règles aux entreprises françaises, qui sont soumises à des lois françaises, l’appelant « une autre étape de l’extraterritorialité américaine, cette fois dans le domaine des valeurs ».
Selon le ministre, la France soulèvera la question de l’ambassade des États-Unis en France pour comprendre « la véritable intention » des lettres.
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‘Nous avons des règles’
« Il est hors de question que nous empêcherons nos activités de promouvoir des progrès sociaux supplémentaires, les droits sociaux », a déclaré dimanche le ministre de l’Égalité des sexes, Aurore Bergé.
« Heureusement, beaucoup d’entreprises françaises ne prévoient pas de changer leurs politiques. »
Patrick Martin, chef de la Fédération des employeurs français MEDEF, a déclaré qu’il était hors de question que les entreprises françaises renoncent aux règles d’inclusion. « Nous avons des valeurs, des règles, nous devons les respecter », a-t-il déclaré à LCI.
(avec des nouvelles)