La société de produits chimiques allemande Bayer était dans un tribunal français jeudi pour faire face à des accusations par une famille française que son herbicide à base de glyphosate a provoqué des malformations congénitales dans leur fils.
Le glyphosate est l’herbicide le plus utilisé au monde, et la société a versé des milliards d’euros en compensation pour les cas liés au cancer, mais il s’agit du premier cas à relier le produit chimique aux malformations congénitales.
Theo Grataloup, 17 ans, qui est né avec de graves anomalies de l’œsophage et du larynx, a déclaré qu’il représente tous ceux qui ont des malformations congénitales.
Grataloup, qui a parlé à l’agence de presse AFP jeudi matin avant d’entrer dans la salle d’audience à Vienne, dans l’est de la France, a déclaré que l’affaire pourrait « créer un précédent légal » et « permettre aux autres victimes d’aller en justice beaucoup plus rapidement ».
Lui et sa famille espèrent que le tribunal reconnaîtra un lien de causalité entre le glyphosate et ses malformations congénitales – une première pour l’entreprise, qui a toujours nié tout lien entre le glyphosate et le cancer, mais a versé des milliards d’euros en compensation pour régler les cas liés au cancer.
En 2015, l’Organisation mondiale de la santé a classé le glyphosate comme un «cancérogène humain probable».
L’herbicide est interdit en France pour les individus, bien que toujours autorisé par l’Union européenne pour certaines applications.
La mère de Grataloup, Sabine, a utilisé un produit à base de glyphosate pour éliminer les mauvaises herbes d’une arène d’équitation en 2006 sans se rendre compte qu’elle était enceinte de quelques semaines.
Depuis la naissance de Theo en 2007 avec des malformations congénitales à la gorge, il a subi 55 chirurgies pour lui permettre de manger normalement, bien qu’il respire toujours dans un trou dans la gorge.
Ses parents ont déposé une plainte en 2018 contre Monsanto, la société que Bayer venait d’acheter, qui avait fabriqué le produit chimique, et six ans plus tard, ils sont en cour.
Une commission de rémunération mise en place par le gouvernement français pour les enfants exposée à des pesticides in utero a reconnu le lien entre le glyphosate et les malformations de Grataloup, et depuis 2022, il reçoit 1 000 € par mois du fonds, qui est financé en partie par une taxe sur la vente d’herbicides et de produits de protection des plantes.