Le 3 avril, Myriam Jaouen a fait face à un jugement pour « torture ou actes de barbarie ayant causé la mort sans intention de la donner ». Toutefois, les jurés ont choisi de ne pas retenir l’accusation de meurtre, bien que l’avocat général l’ait expressément demandée.
Le vendredi 11 avril, le bureau du procureur général de Lyon a fait savoir qu’il faisait appel de la décision de justice prise à l’encontre d’une ancienne employée de crèche. Celle-ci a été condamnée à une peine de 25 ans de prison pour avoir provoqué la mort d’un bébé en 2022 en lui administrant un produit chimique dangereux.
Myriam Jaouen, âgée de 30 ans, a été jugée par la cour d’assises du Rhône le 3 avril pour « torture ou actes de barbarie entraînant la mort sans intention de la donner. » Les jurés ont écarté la qualification de meurtre malgré les réquisitions de l’avocat général, qui avait demandé une peine de 30 ans de détention. Il a soutenu que Jaouen avait agi « en pleine conscience » et avait « retiré lâchement la vie à un enfant sans défense ».
Une décision de justice jugée déconcertante
Lors de sa garde à vue, Myriam Jaouen a reconnu avoir fait boire un produit corrosif, un déboucheur de canalisation de type Destop, à la petite Lisa âgée de 11 mois. Elle a toutefois persisté à dire qu’elle n’avait pas l’intention de tuer l’enfant. Après avoir donné plusieurs explications discordantes, elle a finalement avoué avoir maintenu la tête de la petite et versé le liquide directement dans sa bouche, invoquant ne plus pouvoir supporter les pleurs incessants de Lisa.
Catherine Bourgade, avocate des parents de la victime, a commenté que la requalification des faits est « incompréhensible pour les parents ». Elle a exprimé que ceux-ci se sentent « choqués » par ce verdict qui « n’ajoute que de la douleur à leur souffrance ».
Jean Sannier, avocat de l’association Innocence en danger, partie civile au procès, a déclaré que l’appel du parquet général « ne le surprend pas ». Il a souligné que tout au long de l’instruction et durant le procès, le parquet avait estimé qu’il y avait une « intention » de donner la mort.