Un trafiquant de drogue actuellement incarcéré de façon préventive à Condé-sur-Sarthe, dans le département de l’Orne, affirme être victime de brutalités perpétrées, d’après ses dires, par le personnel pénitentiaire.
Mohamed Amra a l’intention de porter plainte cette semaine contre l’administration des prisons en raison de sévices présumés commis par des personnes détenant une autorité publique, a annoncé 42mag.fr le mercredi 2 avril, citant des informations du réseau M6 et les déclarations de son avocat. Cet individu, impliqué dans le trafic de stupéfiants et actuellement en détention provisoire dans un quartier d’isolement à l’intérieur de la prison hautement sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne), accuse les gardiens de l’établissement de l’avoir agressé le lundi 24 mars.
D’après les déclarations de son avocat, Benoit David, les surveillants auraient pénétré dans la cellule de Mohamed Amra. En réponse aux plaintes de ce dernier concernant des menottes trop serrées, les gardiens l’auraient immobilisé au sol et lui auraient fracturé la cheville. Quand Me Benoit David a rencontré Mohamed Amra ce vendredi, quatre jours après les événements allégués, il a constaté que ce dernier portait un plâtre. Toujours selon l’avocat, les responsables de la prison auraient refusé de fournir des béquilles au détenu, sous prétexte qu’elles pourraient être utilisées comme armes.
Démarches concernant les conditions de détention de Mohamed Amra
En outre, Benoît David a précisé qu’une audience en référé liberté avait été organisée ce mercredi matin devant le tribunal administratif de Caen (Calvados) pour demander l’accès aux enregistrements vidéo de l’incident signalé. Mercredi après-midi, il prévoyait également de déposer une demande formelle relative aux conditions de détention de Mohamed Amra auprès du juge des libertés et de la détention à Paris.
L’avocat sollicite du juge de reconnaître ce qu’il qualifie de « conditions de détention inhumaines ». Selon lui, Mohamed Amra est systématiquement menotté dans le dos dès qu’il quitte sa cellule. Il est soumis à des fouilles corporelles quotidiennes effectuées deux fois par jour, et sa cellule est inspectée quotidiennement, avec des « détériorations » causées par les surveillants, selon les dires de Benoît David. De plus, l’avocat mentionne que Mohamed Amra est réveillé toutes les deux heures pendant la nuit, à partir de 22 heures, et escorté par quatre gardiens « excessivement équipés » chaque fois qu’il est déplacé hors de sa cellule.