Michel Sapin, qui a autrefois exercé la fonction de ministre de l’Économie et des Finances, a participé en tant qu’invité à l’émission « 8h30 42mag.fr » ce mercredi 2 avril.
« C’est une approche judicieuse dans le cadre actuel, » déclare Michel Sapin, ancien ministre de l’Économie et des Finances, lors d’une interview sur 42mag.fr le mercredi 2 avril. Ses commentaires font suite à l’annonce de la cour d’appel de Paris, qui prévoit d’examiner les recours de Marine Le Pen et du Rassemblement national « avec l’objectif de rendre un jugement d’ici l’été 2026 ».
« Dans la conjoncture présente, en tenant compte du calendrier électoral et des répercussions politiques d’une décision judiciaire, il est essentiel que la justice puisse statuer de manière définitive au plus tôt », explique Michel Sapin. Il est à l’origine de la loi « Sapin II » en 2016, qui traite de la transparence, de la lutte contre la corruption, et de la modernisation de l’économie.
« Être jugé plus rapidement ne constitue pas nécessairement un privilège, c’est la décision en appel qui en déterminera la nature », précise-t-il. Michel Sapin indique que la cour d’appel a déjà « pris en considération un calendrier extérieur, qui dépasse les simples procédures habituelles des affaires courantes ».
« Soutenir la justice est primordial pour tout responsable politique »
« Le devoir essentiel d’un chef de gouvernement est de soutenir le système judiciaire », souligne Michel Sapin. « Ce soutien doit être constant, du début à la fin », ajoute-t-il, réaffirmant l’importance de cette responsabilité pour les dirigeants politiques.
« Un président, un Premier ministre, un ministre de la Justice, chaque figure politique doit commencer par défendre l’autorité judiciaire », affirme-t-il. Cela fait écho aux déclarations de François Bayrou à l’Assemblée nationale, peu après la condamnation à cinq ans d’inéligibilité de Marine Le Pen avec exécution provisoire. Ce dernier a pointé que ce mécanisme « rend des décisions aux conséquences potentiellement irréversibles non susceptibles d’appel ». Bayrou a souligné que « le Parlement doit assumer ses responsabilités ».
« Il ne faut pas commencer à s’interroger aujourd’hui à cause de Marine Le Pen, quand on ne l’a pas fait pour M. [Hubert] Falco ou d’autres auparavant. Cependant, il reste toujours possible de réfléchir », conclut Michel Sapin.