Mercredi, le journal a diffusé une investigation affirmant que la ministre de la Culture a minimisé sa déclaration. Les représentants légaux de la ministre réfutent toute allégation d’erreur.
Depuis janvier 2024, Rachida Dati occupe le poste de ministre de la Culture. Cependant, selon une investigation menée par Libération et parue le jeudi 10 avril, elle n’aurait pas mentionné dans sa déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) plus de 400 000 euros en bijoux. Le journal a eu accès aux deux déclarations initiales de cette politique parisienne, effectuées sous les gouvernements de Gabriel Attal puis de Michel Barnier, et soutient que la déclaration était sous-évaluée, avec seulement 5,6 millions d’euros de biens répertoriés.
D’après le quotidien, certains éléments manquent dans ces déclarations (que 42mag.fr n’a pas pu voir) : des montres, colliers, bracelets et bagues n’y sont pas référencés. Libération estime que ces articles atteignent une valeur de 420 000 euros.
L’article répertorie au total 19 pièces, incluant une montre de la marque suisse Chopard (estimée à 32 000 euros), divers articles de Cartier (approximativement 50 000 euros) ainsi que des bracelets Bulgari et Repossi. Libération mentionne également des boucles d’oreilles et des bagues, notamment une bague Cartier en platine et diamants, évaluée à 68 500 euros.
Les avocats de la ministre affirment sa conformité
Dans son guide à l’attention des déclarants, la HATVP, dont le rôle est de recevoir, examiner et rendre publiques les déclarations de patrimoine et d’intérêts de certains responsables publics, précise que les bijoux doivent être signalés « lorsque leur valeur individuelle excède 10 000 euros ». Libération prétend que la ministre a reçu ces bijoux de la part d’Henri Proglio, ancien président-directeur général de Veolia et d’EDF.
Interrogés par Libération, les avocats de Rachida Dati affirment que la ministre, actuellement en examen notamment pour des accusations de « corruption passive » et « recel d’abus de pouvoir », serait « parfaitement conforme à ses obligations déclaratives auprès de la HATVP ». Ils ajoutent que divulguer des « informations concernant la possession, avérée ou non, de bijoux » relèverait « de la sphère privée ».