Ce mercredi, les agents de la Brigade de répression de la délinquance aux personnes ont interrogé une députée européenne affiliée à La France insoumise.
Mercredi, Rima Hassan a été entendue par la police lors d’une audition libre, selon des informations obtenues par 42mag.fr auprès du parquet de Paris, jeudi 17 avril. Sur la plateforme sociale X, Rima Hassan a expliqué que « les auditions portaient sur deux sujets : une plainte déposée par le Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme (BNVCA) concernant un de mes tweets sur le ‘soulèvement’ des étudiants de Sciences Po, ainsi qu’une altercation sur X avec l’eurodéputé François-Xavier Bellamy. »
Cette convocation s’inscrivait dans le cadre de l’instruction d’enquêtes pour « apologie du terrorisme », en rapport avec certains propos relatifs au conflit au Moyen-Orient. Ces auditions font suite à une première rencontre avec la police en avril 2024, comme précisé par son avocat Vincent Brengarth dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux : « Cette nouvelle convocation de Mme Rima Hassan suit une première convocation en avril 2024, alors qu’aucune décision n’a encore été communiquée à Mme Rima Hassan concernant cette première affaire, » a-t-il déploré. « Pour la première affaire, j’ai été interrogée sur l’usage du terme ‘soulèvement’, essentiellement un débat sémantique fondé sur des soupçons, » a raconté Rima Hassan sur X.
Le deuxième thème abordé lors de l’audition était la plainte déposée par l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy contre Rima Hassan pour « menaces » en juillet 2024. Après les élections européennes du 9 juin 2024, l’eurodéputée insoumise avait écrit sur les réseaux sociaux : « Pour le moment, Bellamy et ses collègues, proches du gouvernement israélien, dorment paisiblement. Cela ne durera pas. » L’élue insiste sur le fait qu’elle désirait faire « référence à l’illusion de tranquillité qu’ils ont en soutenant l’irresponsable. »
« Une répression des soutiens à la Palestine »
L’eurodéputée de La France insoumise a été interrogée par la Brigade de Répression de la Délinquance aux Personnes (BRDP). Selon le parquet de Paris, « les enquêtes continuent ». Son avocat a souligné : « Depuis plusieurs mois, de nombreuses personnes (militants, syndicalistes…) sont convoquées sous l’accusation d’apologie du terrorisme, dans le cadre de l’offensive israélienne. »
Il a estimé que « le zèle de ces poursuites montre une répression des soutiens à la Palestine, contraste frappant avec l’immobilisme des mêmes autorités vis-à-vis de ceux qui encouragent la perpétration de crimes internationaux par Israël. » Vincent Brengarth a ajouté que « Bien qu’elle n’y soit pas obligée dans ce type d’audition libre, Mme Rima Hassan a choisi de coopérer pleinement avec les enquêteurs, démontrant son absence d’égarements, et qu’une issue autre qu’un abandon des charges serait incompréhensible. »
Rima Hassan « a adopté une attitude extrêmement coopérative, malgré ce qu’elle perçoit comme un acharnement judiciaire à son encontre, gardant confiance dans le système judiciaire, » a-t-il souligné. Son avocat a précisé que l’eurodéputée « se réserve le droit de répondre ou non à toute nouvelle convocation éventuelle. Des rapporteurs spéciaux de l’ONU ont été informés de l’affaire. »