Le tribunal correctionnel de Lyon a également décidé de lui imposer 200 heures de travail d’intérêt général. En outre, il a prononcé une interdiction d’accéder à TikTok et Facebook pour une durée de six mois.
À la lecture du verdict, elle a exprimé un sarcastique « bravo » dans la salle du tribunal de Lyon. Sofia Benlemmane, une influenceuse franco-algérienne, a été condamnée mardi 15 avril à une peine de neuf mois de prison avec sursis pour avoir lancé des menaces de mort contre des opposants au régime algérien sur Internet.
Sans emploi, elle a aussi été condamnée à effectuer 200 heures de travaux d’intérêt général. Le tribunal a ordonné une suspension de ses comptes TikTok et Facebook pendant six mois et lui a interdit d’en créer de nouveaux durant cette période.
Parée de vêtements aux couleurs de l’Algérie à l’extérieur du tribunal, Sofia Benlemmane a continué son discours enflammé à caractère nationaliste, suscitant la colère de ses opposants. « C’est insensé quand même de faire taire une Franco-Algérienne pour si peu », a affirmé cette femme de 54 ans. Elle a dénoncé comme « honteux » que la justice française [lui]
ferme la bouche (…) juste parce qu'[elle] dérange. »
Son avocat a néanmoins souligné que le tribunal avait rendu une « décision équilibrée » qui évitait la prison ferme pour sa cliente. « Les juges ont su prendre du recul face à la pression politique et ambiante », a commenté maître Frédéric Lalliard à l’AFP.
Avec plus de 350 000 abonnés sur TikTok et Facebook,
Sofia Benlemmane a immédiatement relié sa condamnation aux tensions entre Paris et Alger, ainsi qu’au cas de l’écrivain Boualem Sansal, condamné en Algérie à cinq ans de prison, notamment pour atteinte à l’intégrité territoriale.
Suivie par une large audience sur TikTok et Facebook, cette quinquagénaire a été critiquée pour plusieurs vidéos, dont une où elle proférait des insultes à une autre femme en disant : « nique ta mère toi et ta France », « j’espère que tu seras tuée, j’espère qu’ils vont te tuer ».
Durant son procès, le 18 mars, elle a déclaré que ses paroles étaient une « façon de parler » et a nié toute « intention d’agir ». « Les mots ont dépassé mes pensées », a-t-elle affirmé. Le procureur pointait des « propos extrêmement graves et haineux, intolérables dans une démocratie », et avait requis une peine d’un an de prison avec sursis.