Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a pour ambition d’ériger 3 000 cellules de prison en utilisant des structures préfabriquées dans un délai de dix-huit mois, afin de traiter la question de la surpopulation des établissements pénitentiaires.
« Nous porterons une attention particulière à la qualité de ces structures, » a déclaré Jean-François Fogliarino, secrétaire général du Syndicat national des directeurs pénitentiaires SNPD-CFDT, lors d’un entretien avec 42mag.fr le lundi 14 avril. Cette réaction suit l’annonce de Gérald Darmanin prévoyant deux appels d’offres en mai et juin pour bâtir 3 000 places de prison modulaires, destinées aux détenus en semi-liberté ou purgeant de courtes sentences.
Foglarino souligne qu’il est crucial d’assurer une attention particulière à « la qualité des matériaux et à la nature de l’accompagnement. Il ne suffit pas de créer des cellules à l’extérieur des établissements pénitenciers. Un véritable soutien est nécessaire », précise-t-il. En outre, il exprime ses préoccupations sur la pérennité de ces constructions. « Nous souhaitons éviter des solutions immobilières qui ne seraient que temporaires », met en garde le secrétaire général.
Dans ces nouveaux équipements, « le niveau de sécurité sera ajusté, car le public concerné est jugé moins dangereux ». Ces sortes d’infrastructure existent déjà, souligne Fogliarino : « Des structures d’accompagnement vers la sortie existent déjà et il serait utile d’en évaluer l’impact. Nous avons également des foyers supervisés par des associations qui appartiennent au secteur privé, donc dotés d’une sécurité réduite », explique-t-il.
Les solutions alternatives à la prison restent sous-utilisées
« Ce groupe de détenus est généralement moins dangereux, moins enclins à la criminalité. Une partie devrait pouvoir bénéficier de mesures aménagées », considère Fogliarino. Il ajoute que « des options alternatives à l’incarcération existent déjà, mais ne sont pas suffisamment exploitées ».
Foglarino mentionne également « les centres de semi-liberté qui sont actuellement débordés par des détenus avec divers troubles, certains d’ordre psychiatrique, ce qui complique le processus de réinsertion que la semi-liberté est censée encourager ».