Depuis mardi, les parlementaires se penchent sur une proposition de loi qui prévoit l’abolition des zones à faibles émissions (ZFE) instaurées dans environ quarante villes et agglomérations en France.
Les ZFE seront-elles abandonnées ? Un débat animé se profile à l’Assemblée nationale. Les députés examinent, depuis le mardi 8 avril, le texte de loi visant à simplifier certaines réglementations, y compris celles concernant les zones à faibles émissions. Ces zones, instituées en 2019, ont pour objectif de réduire les émissions de particules fines dues aux véhicules automobiles. D’autres villes européennes imposent également de telles zones.
Environ 320 zones ZFE existent actuellement en Europe. La tendance récente montre une augmentation notable, avec 70 nouvelles ZFE créées depuis les cinq dernières années. Ces zones incluent aussi bien de grandes métropoles telles que Londres, Milan ou Madrid que de nombreuses villes de taille moyenne à travers tout le continent.
Dans l’ensemble, les ZFE ont fait preuve de leur efficacité quant à l’amélioration de la qualité de l’air. Elles contribuent à la diminution de la pollution atmosphérique même si elles ne sont pas seules à jouer ce rôle : d’autres mesures telles que la réduction des vitesses en milieu urbain ou le renouvellement du parc de véhicules vers des modèles moins polluants y participent également.
Des cités plus adaptées aux piétons et un choix renforcé pour les transports en commun
Les municipalités dotées de ZFE observent une amélioration palpable de la qualité de leur air. Londres, par exemple, en possède une depuis plusieurs années et a constaté une nette diminution des niveaux de dioxyde d’azote, produit majoritairement par les autos. Dans le centre de la capitale britannique, les concentrations ont presque diminué de moitié, et en périphérie, elles ont chuté d’un quart.
Dans la région du Grand Paris, l’introduction progressive de la ZFE depuis deux ans a engendré une baisse des émissions polluantes, comme le souligne Air Parif. Cette tendance est également observée dans d’autres grandes villes européennes, telles que Munich ou Berlin.
Néanmoins, les ZFE ne se limitent pas uniquement à une réduction de la pollution : elles influencent aussi les comportements de façon plus générale. En Italie, avec des zones à trafic restreint existant depuis plusieurs décennies, les résultats vont bien au-delà de l’amélioration de la qualité de l’air. Une étude du Cerema, le centre d’études et d’expertise sur l’environnement, indique que les villes munies de ZFE sont généralement davantage accessibles pour les piétons. Les habitants tendent à utiliser moins leur voiture et privilégient les transports en commun, qui s’avèrent plus rapides et efficaces.