L’ancien chef d’État souligne que la commission ne se concentre pas uniquement sur Monsieur Bayrou, mais examine également les événements survenus dans cet établissement tout comme dans d’autres.
« Quelles étaient ses connaissances exactes ? Il devra les détailler devant la commission d’enquête », a affirmé François Hollande, ancien président de la République et député socialiste de Corrèze, ce mercredi 14 mai sur 42mag.fr. Ces propos ont été tenus quelques heures avant que François Bayrou ne soit auditionné au sujet des violences physiques et sexuelles à l’école Notre-Dame de Bétharram.
Selon François Hollande, le Premier ministre « n’a pas trouvé les mots appropriés face à l’Assemblée nationale et devant l’ensemble du pays » lorsqu’il a été questionné le 11 février par le député LFI Paul Vannier sur son rôle dans ce qui allait devenir « l’affaire Bétharram ». « Ses premiers mots furent qu’il ignorait tout. Ce n’était peut-être pas la réponse que l’on attendait à cet instant précis. Ce que l’on espérait d’abord était de la compassion, une compréhension et une fermeté envers ceux qui avaient agi de façon odieuse, inacceptable », a expliqué l’ancien président. « Je n’ai en aucun cas, à aucun moment, été informé de violences, encore moins de violences sexuelles », avait affirmé le chef du gouvernement, François Bayrou. « Il était un élu local, sa fille et éventuellement d’autres enfants y étaient élèves et son épouse y donnait le catéchisme », a rappelé François Hollande.
« L’individu doit être écouté »
Cependant, « ne transformons pas la commission d’enquête en tribunal », a insisté le député socialiste, précisant que la commission « ne se concentre pas uniquement sur Monsieur Bayrou » mais également « sur les événements survenus dans cet établissement, comme dans d’autres lieux ». « Si des manquements sont constatés, la commission d’enquête les soulignera et probablement en informera la justice. C’est à la justice de prendre le relais ultérieurement », a-t-il continué. En ce qui concerne le volet judiciaire de l’affaire, le parquet de Pau enquête depuis un an sur environ 200 plaintes liées à des violences et des viols présumés dans l’établissement entre les années 1970 et 1990.
François Hollande s’est également déclaré « incommodé » par l’idée d’une « chasse aux sorcières ». « Je voudrais éviter que ce qui est une douleur, qui affecte j’espère non seulement François Bayrou mais de nombreuses familles, soit converti en manœuvre politique, il est crucial de les distinguer », a-t-il soutenu, soulignant que « c’est bien l’homme François Bayrou qui doit être auditionné par la commission d’enquête ».