La responsable nationale des Écologistes se rend à Dunkerque le jeudi 1er mai pour être aux côtés des employés d’ArcelorMittal.
« Ils exploitent les ressources financières de la France, en profitent, puis quittent le territoire », déclare ce jeudi 1er mai sur « ici Nord » (anciennement France Bleu) Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, après l’annonce du plan social chez ArcelorMittal mercredi. Elle milite pour « une reprise en main des hauts-fourneaux ».
Ce jeudi matin, elle rejoindra d’autres figures politiques pour soutenir les travailleurs d’ArcelorMittal à Dunkerque (Nord). « Nous avons soutenu les employés d’ArcelorMittal à Dunkerque à plusieurs reprises face à ce plan social sans précédent. Ils ont fixé un rendez-vous ce 1er mai, c’est une tradition pour eux, cette marche à Dunkerque », explique-t-elle. « Cette année, cela revêt une signification particulière puisqu’il y a plus de 600 emplois Arcelor en péril ». Selon elle, il s’agit de « 10 000 emplois directs et indirects dans la région qui seraient affectés. Nous devons être à leurs côtés, c’est un réflexe naturel pour nous ».
« Un engagement moral est nécessaire quand on reçoit autant de fonds publics »
Le rassemblement est organisé par la CGT, un syndicat qui soupçonne ArcelorMittal de viser à long terme une délocalisation de sa production d’acier en Inde ou au Brésil. « C’est notre impression », confirme l’écologiste. « C’est d’autant plus frappant qu’ils ont bénéficié pendant dix ans de plus de 392 millions d’euros d’argent public venant de l’Europe, de l’État, du conseil régional, des collectivités locales. Et il n’y a jamais eu de conditions attachées à ces aides que nous, écologistes, avons réclamées avec insistance », déplore Marine Tondelier.
Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, s’est exprimé mercredi au Sénat. Il a affirmé qu’il n’y avait pas eu de subventions sans exigence en retour. « Je l’espère sincèrement », réplique Marine Tondelier, « mais un engagement moral est nécessaire quand on reçoit autant de fonds publics ».
Elle plaide pour la sauvegarde de la production d’acier en France. « Nous avions proposé un projet pour de l’acier vert, c’est notamment pour cela qu’ArcelorMittal avait reçu d’importants financements, et jusqu’à présent, cet acier vert ne s’est pas concrétisé », explique-t-elle. Elle insiste pour que la France « continue à se mobiliser afin qu’Arcelor prenne ses responsabilités et s’engage dans cette transition vers la décarbonation ». Marine Tondelier appelle à « une reprise des hauts-fourneaux, comme cela a été décidé en Angleterre. Pour moi, c’est une mesure d’une importance cruciale ».