Thomas Cazenave, qui préside la commission, a précisé que si l’homme d’affaires ne se présentait pas, il porterait alors l’affaire devant le procureur de la République. En effet, ne pas répondre à une convocation d’une commission d’enquête constitue une infraction passible d’une peine pouvant aller jusqu’à deux ans de prison ainsi que d’une amende maximale de 7 500 euros.
Est-ce que Pierre-Edouard Stérin se présentera devant les députés ? Ce milliardaire, qui n’avait pas répondu à une convocation de la commission d’enquête à l’Assemblée nationale mercredi dernier, a de nouveau été invité à comparaître mardi 20 mai à 11 heures devant la représentation nationale. Thomas Cazenave, député Renaissance et président de la commission chargée d’enquêter sur l’organisation des élections en France, a déjà annoncé qu’en cas de nouvelle absence de cet homme d’affaires, il saisirait le procureur de la République.
Mercredi, le conservateur avait invoqué des « raisons de sécurité » pour justifier son absence à la commission. Mais quelles sont les conséquences possibles pour Pierre-Edouard Stérin s’il ne se présente pas une seconde fois devant l’Assemblée ? Refuser de comparaître devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement ainsi que d’une amende de 7 500 euros, conformément à l’ordonnance de 1958 qui régit le fonctionnement des assemblées parlementaires. L’absence la semaine dernière de ce catholique conservateur avait suscité la colère de Thomas Cazenave, qui avait répondu : « Son absence (…) manque de respect envers le travail de l’Assemblée nationale ».
« Faire émerger une élite »
Fortune grandie grâce à Smartbox, Pierre-Edouard Stérin est à l’origine d’un projet politique nommé « Périclès », dont l’objectif est de « faire émerger une élite » regroupant « toutes les forces de droite ». Ce catholique conservateur a récemment déclaré son intention d’investir environ 150 millions d’euros sur les dix prochaines années pour soutenir diverses initiatives à travers le fonds d’investissement qu’il dirige, Otium Capital.
Or, comme l’a souligné Thomas Cazenave, « lorsque Périclès indique dans des documents vouloir préparer des candidats aux élections, leur apporter un soutien financier et matériel », la convocation devant la commission d’enquête de son fondateur, qui jusqu’à présent était l’unique investisseur, s’avère justifiée afin de « vérifier la conformité au cadre légal et réglementaire ». De plus, a insisté Antoine Léaument, rapporteur de la commission d’enquête et député LFI, plusieurs auditions antérieures ont déjà « fait apparaître l’importance de cet enjeu » autour du projet Périclès.