Depuis qu’il a manifesté son appui envers Donald Trump, le milliardaire fait face à de nombreuses critiques. Toutefois, le choix de cet engagement politique est-il vraiment à l’origine des difficultés actuelles de son entreprise automobile ?
Alors qu’il fête cette semaine les 100 jours de son second mandat, Donald Trump a réitéré sa confiance en Elon Musk pour diriger le Doge, une commission dédiée à réduire les dépenses publiques. Cependant, le président des États-Unis a admis que le dirigeant de Tesla devrait se concentrer davantage sur son entreprise qui traverse des moments difficiles.
Le véritable ou faux junior répond aux questions des élèves de quatrième du collège Turgot à Denain (Nord).
Elon Musk ne va pas « fermer » Tesla
Sid Ahmed : « J’ai entendu dire sur Google qu’il allait fermer sa marque de voitures. Est-ce vrai ? Parce qu’on dit qu’il fait un peu n’importe quoi »
Non, Elon Musk n’a pas dit qu’il allait mettre fin aux activités de Tesla. Ce que tu as lu sur Google, Sid Ahmed, n’est qu’une rumeur. Ce qui est exact, c’est que la marque traverse une période difficile. Depuis environ un an, les ventes de voitures Tesla sont en chute libre. Aux États-Unis, en Chine, mais également en Europe, y compris en France. D’avril 2024 à avril 2025, le nombre de Tesla enregistrées en France a diminué de 60 %.
Raisons industrielles et politiques
Selon Bernard Jullien, un économiste qui se spécialise dans l’automobile, les problèmes de Tesla proviennent avant tout de la stratégie industrielle d’Elon Musk. Pour résumer : jusqu’à la fin de 2023, la marque vendait très bien son modèle Y, un crossover électrique, car elle n’avait pas vraiment de concurrence. Cependant, progressivement, d’autres marques comme Volkswagen, suivi de Peugeot et Renault, ont commencé à proposer des véhicules similaires. Tesla a ainsi perdu « l’avantage du pionnier », selon Bernard Jullien.
D’après cet expert de l’université de Bordeaux, l’alignement politique de Musk a empiré la situation de Tesla. Aux États-Unis, les acheteurs de Tesla sont généralement plutôt démocrates, et soutiennent donc le camp opposé à celui de Donald Trump, qui est Républicain. Le fait qu’Elon Musk s’affiche autant avec le président a peut-être incité ces consommateurs à se tourner vers d’autres marques.
Une mouvance « anti-Tesla » sur les réseaux sociaux
Assia : « Les gens qui possèdent une Tesla maintenant masquent le logo de la marque avec du ruban adhésif ou le retirent et mettent un autre emblème, ou bien affichent un message disant J’ai acheté cette voiture avant que tout parte en vrille, ne l’endommagez pas s’il vous plaît ».
Il faut éviter de généraliser. Tous ceux qui ont une Tesla aujourd’hui n’ont pas honte de la conduire. Mais il est vrai qu’une tendance « anti-Tesla » circule sur les réseaux sociaux, notamment relayée par l’influenceur Benoît Chevalier. « Je n’adhère plus aux mêmes valeurs et principes que le créateur de la voiture », explique-t-il au début d’une vidéo postée sur TikTok où on le voit, ruban noir en main, recouvrir le logo de sa Tesla noire.
@benoit_chevalier J’enlève le logo de ma Tesla 😭💔
♬ son original – Benoît Chevalier
Il y a aussi, comme tu le mentionnais Assia, cette méthode qui consiste à retirer le logo Tesla de la voiture. TikTok et YouTube regorgent de tutoriels illustrant toutes les étapes : chauffer le logo avec un sèche-cheveux, le détacher avec un fil dentaire (ou un fil de pêche) puis nettoyer les résidus avec un produit dégraissant.
Plutôt que de retirer le logo Tesla, d’autres propriétaires ont opté pour coller un message sur leur pare-chocs afin de manifester clairement leur désaccord avec le directeur de l’entreprise. « Je l’ai achetée avant qu’Elon Musk ne devienne fou », ou encore « Club anti-Elon Musk Tesla » (le club Tesla opposé à Elon Musk).