À partir du mardi 13 mai, Bordeaux suit l’exemple de Paris en augmentant les prix du stationnement pour les voitures les plus lourdes. Voici les raisons derrière cette décision.
Faites attention aux parcmètres : les conducteurs désirant stationner leur SUV dans les rues de Bordeaux verront leurs frais augmenter. À compter du mardi 13 mai, la ville, qui compte plus de 250 000 résidents, majore de 30 % les tarifs de stationnement pour les SUV, réputés pour leur taille imposante et leur impact écologique. Selon l’administration municipale, cette augmentation affectera 14 % des visiteurs et 10 % des détenteurs d’abonnements.
Ces véhicules, très populaires, constituent désormais presque la moitié des ventes de voitures neuves en France, mais leur influence est loin d’être négligeable par rapport aux véhicules plus compacts. « Les véhicules s’élargissent d’un centimètre tous les deux ans », déclare Nicolas Raffin de l’ONG Transport et Environnement, qui se réjouit de l’initiative de Bordeaux.
Des profits accrus sur les SUV pour les fabricants
En effet, « un véhicule plus volumineux consomme davantage de carburant, émettant ainsi plus de CO2 », précise-t-il. Même les SUV électriques ne sont pas forcément plus écologiques, car « leur batterie est également plus volumineuse », ce qui signifie qu’ »il faut extraire davantage de métaux pour leur production, augmentant ainsi l’utilisation de matières premières ».
Selon Nicolas Raffin, les ventes de SUV ont été multipliées par dix en 15 ans en raison de la publicité intensive et de la stratégie des constructeurs. Ces derniers promeuvent ces modèles « car ils transforment un design classique en le surélevant et en l’alourdissant quelque peu. » Cela évite de développer un nouveau modèle complet et permet d’atteindre « des marges bien plus lucratives ».
À Paris, « deux tiers de SUV en moins sur les places de stationnement »
À Paris, la ville a triplé le tarif de stationnement pour les véhicules les plus volumineux en octobre dernier. Cette mesure semble avoir des résultats probants, selon le bilan initial de David Belliard, adjoint en charge des transports. « Les effets sont très concrets, avec une réduction estimée de deux tiers des SUV sur les emplacements », affirme-t-il.
« Reste à voir si ces véhicules cessent de circuler dans la capitale, ou si leurs propriétaires optent pour le stationnement souterrain [dans des parkings privés]? », s’interroge-t-il. Un « bilan plus détaillé » sera ultérieurement fourni, promet David Belliard.
Ces initiatives locales s’accompagnent d’une réglementation plus stricte au niveau national, avec un malus de poids à l’achat de véhicules neufs. Depuis le début de l’année, ce malus s’applique également aux hybrides rechargeables, et sera étendu l’année suivante aux véhicules dès 1,5 tonne, soit une réduction de 100 kilos par rapport à la réglementation actuelle.